Journée du 3 mars 2007, La ligne Hindenburg - 01,

Journée du 17 mars 2007, Le repli sur la ligne Hindenburg,

Journée du 27 septembre 2008, La prise de la ligne Hindenburg (le Canal),

Journée du 4 octobre 2008, La prise de la ligne Hindenburg (Cambrai)

POURQUOI LA LIGNE HINDENBURG (5)

 

Merci à la personne qui nous a transmis ce texte et cette carte extraits de "La Guerre racontée par nos Généraux", édité par la Librairie Schwarz, en 1921.

La bataille de la Somme avait été une victoire incontestable pour les Alliés. C'est bien ainsi que l'avaient appréciée les Anglais, en conférant la dignité de feld-marschall au général Douglas Haig ; mais, le succès n'ayant pas été décisif, la déception s'était traduite en France par un geste aussi inconsidéré qu'injuste, consistant à sacrifier le futur généralissime Foch, alors commandant du groupe d'armées et à le placer dans une demi-disgrâce heureusement temporaire.

Quant au. général en chef ,Joffre, il devait subir peu après un traitement analogue, en cédant le commandement au général Nivelle (12 décembre 1916).

Il est juste d'ajouter que cette dernière mutation était accompagnée de l'élévation à la dignité de maréchal de France, ce qui en voilait le caractère, et que le nouveau maréchal était mis à la tête des armées françaises de tous les fronts. Ainsi, tout en l'éloignant du front, le gouvernement rendait hommage aux services rendus et entendait ne pas se priver complètement de son expérience et de ses lumières.

On ne s'était pas, en réalité bien rendu compte, dans notre pays, de l'importance des résultats obtenus, dès le mois de septembre, par nos succès de la Somme : la persistance de notre offensive avait produit sur les armées allemandes une usure telle que leur G.Q.G. étudiait déjà, à ce moment, un raccourcissement du front, qu'il se voyait bientôt incapable d'alimenter.

Les Souvenirs de guerre de Ludendorff nous montrent le désarroi du haut commandement allemand : " Notre position, note ce général, était extraordinairement difficile et un presque impossible à trouver. Nous ne pouvions plus songer à attaquer nous-mêmes; il fallait conserver nos réserves pour nous défendre. Nous ne pouvions espérer un effondrement des Etats de l'Entente. Si la guerre se prolongeait, notre défaite paraissait inévitable."

Dès le mois de septembre 1916, les Allemands étudient donc, entre Lille et une nouvelle position d'ensemble, dont le développement n'aura plus que 130 kilomètres lieu de 200. Ils comptent utiliser ce raccourcissement de leur front pour un meilleur groupement de leurs forces et une augmentation de leurs réserves.

Cette nouvelle partie du front portera le nom de ligne Hindenburg et sera essentiellement composée des éléments ci-après.

1° Position Siegfried, établie sur un front jalonné par Arras, Saint-Quentin, la Fère, Vailly, formant en quelque sorte la corde de l'arc des anciennes positions Arras, Péronne, Roye, Ribécourt, Soissons ; ce sera, en résumé, pour les Allemands, la réduction de la hernie de l'Oise.

2° Position Saint-Michel jalonnée par Ornes, Etain, Arnaville (réduction de la hernie de Saint-Mihiel).

D'autres positions de repli avaient été prévues :

a) au nord-est de Laon, entre la Serre et Sissonne (position Hunding) ; b) au nord de l'Aisne, de Rethel à Vouziers (position Brunehilde) ;

c) enfin, entre Dun et Spincourt (position Kriemhilde).

La décision prise par le haut commandement fut mise à exécution sans retard : les travaux durèrent environ six mois, s'échelonnant ainsi de septembre 1916 à mars 1917.

Le mouvement de retraite devait commencer le 16 mars et se terminer en cinq semaines. La préparation des travaux de destruction préalable et d'évacuation avait été confiée au groupe d'armées du kronprinz Rupprecht de Bavière, sous le terme conventionnel d'Albérich. Exécuter l'Albérich signifiait : commencer le repli.

Mais, avant de se retirer, les Allemands n'avaient pas manqué d'exercer leur rage dévastatrice en faisant de la région à évacuer un désert couvert de ruines.

Les localités, les prises d'eau avaient été détruites, les arbres fruitiers sciés méthodiquement ; les voies de communication mises hors de service, etc. Les vandales avaient, suivant leur habitude, largement dépassé les facultés de destruction permises par les lois de la guerre pour retarder la progression de l'adversaire. Ils avaient en outre, tout en chassant vers l'est, comme un vil bétail, les malheureuses populations de ces régions, pillé ; avec beaucoup de méthode, les localités et les châteaux, dont les trésors artistiques avaient été transportés en Allemagne.

C'était, au dire de Ludendorff, " pour les mettre à l'abri, conformément aux prescriptions de la convention de la Haye ".

La manifestation de ce respect pour une convention, qu'ils ont si froidement violée, paraît au moins inattendue. La mise à l'abri était, en tout cas, sans esprit de retour, puisqu'ils n'ont restitué que lorsqu'on leur a fait rendre gorge ; et cela s'appelle voler.

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