Journée 03 - 7 avril 2007, Vimy

Journée 08 - 19 mai 2007, Arras

LA BATAILLE D'ARRAS (9 avril 1917) (2)

Merci à la personne qui nous a transmis ce texte extrait de "La Guerre racontée par nos Généraux", édité par la Librairie Schwarz, en 1921

LE REPLI ALLEMAND DE MARS 1917

En mars 1917, les Allemands refusent la bataille en abandonnant le terrain menacé qu'ils ruinent systématiquement. Ils se replient sur la ligne Hindenburg. Les avant-gardes alliées se heurtent aux arrière-gardes allemandes qui ont la mission de résister le plus longtemps possible afin de permettre l'installation des divisions allemandes dans la nouvelle zone fortifiée.

Du 21 mars au 9 avril, les Alliés prennent contact de la zone fortifiée devant les faubourgs mêmes de la ville de Saint-Quentin où commencent les lignes françaises qui s'étendent plus au sud devant l'Oise.

LA BATAILLE D'ARRAS (9 avril 1917)

Les Allemands . qui ont cru se soustraire aux offensives alliées sont attaqués trois semaines seulement après leur repli. Profitant de la supériorité numérique des armées alliées sur le front occidental et de la dépression morale de l'ennemi causée par ses récents échecs sur la Somme, les généraux Joffre et Douglas Haig avaient mis à l'étude un plan d'offensives combinées dès la fin de l'année 1916.

Le repli stratégique des Allemands modifia le projet mais ne le suspendit pas.

Les Alliés attaqueront, dès avril, la nouvelle position allemande à ses extrémités ; les Britanniques dans le secteur d'Arras, les Français, commandés par leur nouveau généralissime Nivelle, sur le Chemin des Dames et en Champagne.

L'offensive britannique d'Artois se déclenche la première, l'équipement du front dans ce secteur n'ayant subi que peu de modifications par suite du repli allemand.

Les buts de cette offensive sont :

De conquérir les observatoires des crêtes ; de menacer Douai et la grande voie ferrée allemand du Nord ; de retenir et d'user le plus grand nombre possible de divisions allemandes sur son front.

L'équipement du front et la concentration britannique.

Pendant l'hiver 1916, le maréchal Haig ordonne des travaux gigantesques d'équipement du front d'attaque, équipement difficile, en raison de la proximité des lignes ennemies de la ville d'Arras.

Les tranchées allemandes se trouvent en effet à 1.700 mètres en ligne droite de la place du Marché, à Arras ; les carrefours, les places, les rues de la ville, où fatalement les troupes doivent passer pour se concentrer, sont si minutieusement repérés qu'il est extrêmement difficile aux troupes d'en déboucher.

Les Britanniques utilisent alors les vastes caves réparties un peu partout, sous la ville. Des tunnels sont construits pour relier toutes ces caves qui, elles-mêmes, sont consolidées et aménagées. Une véritable ville souterraine est créée ; on peut y concentrer et mettre complètement à l'abri la valeur de trois divisions avec tous leurs états-majors et services.

Deux armées britanniques sont en ligne entre Grenay et Croisilles.

La 1ère armée (Horne) entre Grenay et Neuville-Saint-Vaast comprend : le 1er corps (Holland); le corps canadien (Byng), face à la crête de Vimy ; le 13ème corps (Congrève), en réserve d'armée.

La 3ème Armée (Allenby), entre Neuville-Saint-Vaast et Croisilles, comprend : le 17ème corps (Fergusson) ; le 6ème corps (Haldane) ; le 7ème corps (Snow) ; enfin le 18ème corps en réserve d'armée.

En outre; trois divisions de cavalerie sont alertées et prêtes à toute éventualité. Au total, dix-neuf divisions en ligne et huit divisions en réserve. Toutes ces troupes ont reçu une instruction minutieuse, entraînement physique, répétition préalable de l'attaque à l'arrière, sur des organisations calquées sur celles de l'ennemi. Une artillerie nombreuse et supérieurement approvisionnée est disposée sur tout le front d'attaque

Le terrain d'attaque et les organisations ennemies.

 

Le terrain sur lequel se déroule l'offensive britannique est une suite de vastes et molles ondulations allant finir au-dessus de la vallée marécageuse de la Scarpe et parsemées çà et là de villages entourés d'ormeaux et de vergers.

Partout le terrain est hérissé de formidables travaux de défense.

Trois positions successives comprenant chacune trois lignes de tranchées s'étendent en profondeur sur les deux rives de la Scarpe, à trois kilomètres de distance moyenne l'une de l'autre, englobant les villages fortifiés et des points d'appui particulièrement organisés très redoutables.

Les bords de la Scarpe comprennent également toute une série d'obstacles des plus difficiles à franchir, la rivière elle-même, le canal qui la double et les marais qui l'entourent ; le canal, crevé sur de nombreux points, inonde la vallée et relie les marécages.

La bataille.

 

Une violente préparation d'artillerie et une furieuse bataille aérienne sont les préludes efficaces de l'attaque.

Les pilotes britanniques pénétrant loin dans les organisations ennemies effectuent dix-sept expéditions de bombardement sur les gares, les dépôts de munitions, les lieux de rassemblement. Ils livrent de nombreux combats aériens, au cours desquels, subissant des pertes sévères (28 appareils perdus), ils abattent 46 avions ennemis, dont 15 détruits et 31 désemparés, et incendient de nombreux drachens ; en outre, 1.700 photographies aériennes sont prises avant et pendant l'attaque

Le formidable bombardement effectué par rafales brusques et violentes et par secteurs différents pendant quatre jours écrase les organisations allemandes.

Le 9 avril, dès les premières heures du jour, une effroyable trombe de projectiles s'abat sur les premières lignes ennemies, en même temps d'énormes tambours de gaz comprimé, envoyés par des mortiers, éclatent dans les deuxièmes lignes.

 

 

Le nombre des canons qui vomissent ces tourbillons de feu est si considérable que leurs roues se seraient touchées sur toute la longueur de 1a ligne de bataille, si on les avait placés les uns à côté des autres.

Dans l'aube grise s'élèvent, des tranchées allemandes, des fusées multicolores ; ce sont les demandes ennemies de tirs de barrage et de secours immédiats.

A 5 h. 30, le signal est donné. Dans la pluie, le vent et le grésil, l'infanterie britannique, des " vagues d'hommes couverts de boue, farouches et déterminés, au cœur aussi dur que l'acier et aussi léger que la plume ", se rue à l'assaut sur toute la ligne.

Tandis que l'armée Hone s'élance dans le secteur nord, à la conquête de la falaise de Vimy et des avancées de Lens, l'armée Allenby, à cheval sur la Scarpe, progresse rapidement de chaque côté de la rivière.

Le 9 avril, les corps Fergusson, Haldane et Snow bousculent les six divisions allemandes qui tiennent le secteur de la Scarpe et qui attendent l'attaque.

Les deux premières positions ennemies sont enlevées dès le premier jour, malgré la résistance des nombreux villages et points d'appui.

Arrêtés devant les troisièmes positions, ces corps ont progressé, en une seule journée, de 7 à 8 kilomètres.

Le lendemain, exploitant le succès de la veille, les Britanniques enlèvent Fampoux et s'approchent de Monchy-le-Preux. La butte de Monchy-le-Preux est brillamment enlevée le lendemain. La cavalerie britannique et les tanks participent au succès.

Les buts de l'offensive du 9 avril sont atteints en grande partie.

Les corps britanniques établis sur un terrain élevé et plus sec possèdent d'excellents observatoires.

Le butin total s'élève à plus de 14.000 prisonniers et 180 canons.

Après l'offensive du 9 avril. - Opérations dans le secteur d'Arras.

Le 16 avril, la grande offensive française, se déclenche sur l'Aisne, en face du Chemin des Dames et au nord-ouest de Reims ; puis, l'action arrêtée sur son front principal s'étend vers l'est, sur les monts de Champagne. Le maréchal Douglas Haig décide, d'accord avec le Commandement français, de poursuivre son action à l'est d'Arras, afin d'attirer et d'user dans ce secteur le plus possible de forces ennemies.

La nouvelle ligne britannique est au contact des positions Hindenburg, et même en certains points, à Monchy-le-Preux, Guémappe, les Britanniques les ont entamées. Les Allemands veulent au prix même des plus lourds sacrifices interdire la pénétration de leurs nouvelles positions.

Les plus formidables sont celles de Quéant-Drocourt. . A ces grandes difficultés de l'attaque, s'ajoutent celles de l'organisation précaire de la masse d'artillerie, du ravitaillement à travers un terrain bouleversé, des routes impraticables et soumises à un feu violent.

Cette nouvelle offensive de fin avril-mai, en liaison étroite avec l'offensive française, va revêtir un caractère particulier d'acharnement. Certains points d'appui comme Gavrelle, Roeuxy seront le théâtre de plus de dix assauts britanniques et d'autant de contre-attaques ennemies.

Enfin, le 14 mai, les Britanniques ont conquis, dans la troisième position ennemie, Gavrelle, Roeux, Guémappe et Wancourt ; plus au sud, ils ont pénétré dans la ligne Hindenburg, dans le secteur de Bullencourt, capturant, durant un mois, près de 4.000 prisonniers.

De mai à novembre, l'armée Gough, dans de multiples combats dans les avancées de la ligne Hindenburg, retient devant elle de nombreuses divisions allemandes et pousse ses avant-postes au contact de la ligne elle-même. La lutte violente se déroule dans les Flandres où les Britanniques, par des poussées successives, dégagent Ypres.

Retour aux documents de la 3e journée de l'opération de 2007/2008

Retour aux documents de la 8e journée de l'opération de 2007/2008

Retour au calendrier de l'opération de 2007/2008

Retour à l'opération de 2007/2008