Journée 11 - 17 novembre 2007, Base aérienne de Cambrai

POURQUOI LA SUPÉRIORITÉ AÉRIENNE ??

Merci à Henri Maurel pour ce texte

 

Malgré le scepticisme initial d'une partie des états-majors, l'aviation va s'affirmer dès la fin 1914, comme l'outil, indispensable, d'observation du champ de bataille.

La fin de la guerre de mouvement, interdit à la Cavalerie de remplir une de ses missions traditionnelles, l'information sur le déploiement et les intentions de l'ennemi.

Seule l'observation aérienne et l'observation terrestre, dans les rares cas où le relief le permet, apportera les précieuses informations nécessaires à préparer les attaques ou à préparer la défense d'un point du front menacé. Dans le cas où le relief est trop plat, le ballon aérostat (on a essayé aussi le cerf-volant) et son observateur seront élevés au dessus des lignes amies et permettront de suppléer l'absence de relief.

Assez haut dans le ciel, l'aviateur offre au fantassin une cible difficile à atteindre, car elle est mobile et le fantassin a la lumière du ciel dans les yeux qui l'éblouit, donc difficile d'ajuster rapidement la cible qui défile rapidement, cette cible n'est facile à aligner que si l'avion avance vers le tireur où qu'il repart.

Très rapidement, les belligérants demanderont à leur aviation des sorties de plus en plus fréquentes et les aviateurs ennemis, se rencontrant dans le ciel, commenceront à s'affronter au revolver, puis à la carabine et en fin à la mitrailleuse. Les très vulnérables aérostiers seront également une cible de choix pour les aviateurs.

Très souvent originaires, de l'Arme Cavalerie, les aviateurs retrouveront les réflexes de l'affrontement, du duel, non plus au sabre ou à la lance, mais avec leur mitrailleuse. Comme dans le combat équestre il faut diriger sa monture pour être dans le bon angle d'attaque, trouver la bonne vitesse, savoir se dérober, etc. …

Ses affrontements "chevaleresques" deviendront de plus en plus fréquents et seront la cause de la mort de nombreux aviateurs. Rapidement une comptabilité établira un "score" pour chaque aviateur, combien a-t-il abattu d'ennemis ?? Ainsi naîtra la légende des As, ces pilotes habiles et chanceux qui accumuleront les victoires et qui seront reconnus dans le ciel et dans les tranchées adverses, par la couleur et le numéro de leur avion. Ils seront les "Chasseurs" d'un gibier qui n'est autre que les aviateurs adverses.

Les Fonck, Guynemer, Nungesser, Madon, Boyau, Dorme, Navarre, Auger, … français, les von Richthofen (Baron rouge), Udet, Loewenhardt, Voss-Kreufeld, …allemands, les Ball, Mannock, Bishop, Collishaw, McCudden … britanniques et canadiens, etc. …sont entrés dans la légende de leur vivant, beaucoup sont morts en combat aérien avant la fin de la Grande Guerre.

Les combats de 1916, 1917 et 1918 confirmeront que seul l'emploi massif de l'artillerie permet de pouvoir percer les multiples lignes de défense qui composent le "front", car seule l'artillerie permet d'écraser les tranchées et ses défenseurs, d'arracher les réseaux de fils de fer barbelé, d'asphyxier aux gaz, les arrières de l'ennemi et de fournir le barrage roulant protecteur qui couvre la progression de l'infanterie.

Mais l'artillerie est aveugle, elle a besoin des yeux de l'observateur pour régler ses tirs; L'aérostier et son téléphone de campagne, dirige depuis son ballon d'observation les batteries au sol. Il est vital que l'aérostier reste, en l'air, en observation, tant que dure la bataille, sinon l'artillerie redevient aveugle donc impuissante et inefficace.

L'aviation adverse va devoir, à tout prix, abattre l'observateur et son ballon, l'aviation amie va le protéger, de cet affrontement va naître la supériorité aérienne, momentanée, sur un champ de bataille.

Il paraît qu'une des raisons du succès de l'offensive britannique du 9 avril 1917, en Artois, résiderait dans leur supériorité aérienne. A l'inverse, la supériorité aérienne allemande, le 16 avril 1917, sur le Chemin des Dames, aurait été l'une des causes de la non-destruction des réseaux de barbelé et des nids de mitrailleuses bétonnés, les tirs de l'artillerie ayant été mal réglés.

 

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