Journée du 29 mars 2008, Crépy-en-Laonnois

LA CONFUSION ENTRE LA GROSSE BERTHA ET LE PARIZER KANON

Merci à la personne, qui nous a transmis ce document

Un petit rappel de vocabulaire, un canon est une arme à feu d'un calibre supérieur à 20 mm et dont la longueur de tube est supérieure à 20 fois le calibre. Lorsque la longueur est comprise entre 10 et 20 calibres on parle d'un obusier.

Au début de la Grande Guerre l'artillerie allemande était très supérieure à l'artillerie des alliés et en particulier à l'artillerie française qui possédait le redoutable "75" mais souffrait du manque d'artillerie lourde sur le champ de bataille. Les Allemands avaient, en prévision de l'exécution du plan Schlieffen, prévu de l'artillerie de siège et tout particulièrement une pièce capable de détruire toutes les fortifications connues de l'époque.

En effet le plan Schlieffen prévoyait le passage par la Belgique des trois armées de son aile tournante. Mais la frontière germano-belge était couverte par la place de Liège, avec ses forts, qui barraient la vallée de la Meuse, aucune progression possible vers l'ouest sans la prise rapide de Liège !

Liège était une place moderne, bien fortifiée il fallait donc une pièce révolutionnaire pour écraser les forts. Déjà en 1900 les usines Krupp construisaient des canons de marine de 420 mm et des obusiers de 350 mm. Le premier prototype d'obusier démontable de 420 mm, sorti en 1909 pesait 170 T ! Trop lourd ! Les ingénieurs durent repenser et alléger la pièce, ils conçurent l'obusier M 42, d'environ 70 T, dont la portée était de 9,5 Km avec un obus de 800 kg et 12,5 KM avec un obus de 400 kg, l'obusier était monté sur roues afin de le rendre plus manœuvrable sur la position de batterie, pour les déplacements, l'obusier était démonté et transporté sur quatre remorques attelées à des tracteurs agricoles.

L'obusier M42 reçut le nom de "Dicke Bertha" (grosse Bertha, grosse par son calibre) en l'honneur de la fille de Monsieur Krupp. C'est le 12 août 1914 face aux forts de Liège que deux obusiers M42 commencèrent l'écrasement des forts de la place, le 15 août tous les forts étaient détruits ....

Les "Dicke Bertha" continuèrent leur destruction sur les forts de Namur, d'Anvers, de Maubeuge, un peu plus tard Verdun ... Ces obusiers entraient dans la légende

Informations extraites des recherches de Jean Hallade, présentées dans son livre "De l'Aisne on bombardait Paris".

"Si l'avance des troupes françaises partant de la Forêt de Retz, c'est-à-dire franchement vers l'est, avait été légèrement plus rapide, elles auraient fait une capture sensationnelle.

Tiré par une locomotive, un convoi exceptionnel sur voie ferrée quitte la région de Fère-en-Tardenois où en deux jours cette " Bertha " vient de tirer 14 obus sur Paris. Le temps presse et la plate-forme métallique n'a pas la possibilité d'être démontée. Les 260 tonnes de cet ensemble, affût-truk et canon, ne se déplacent pas comme un canon de campagne et les difficultés commencent. C'est très lentement que le convoi remonte vers Soissons alors que se déclenche vers l'est l'offensive française, c'est-à-dire en direction de la voie ferrée Château-Thierry - Soissons (pour la pièce du bois du Châtelet) qu'emprunte le canon. Saconin, Mercin-et-Vaux, Missy sont rapidement occupés à moins de 5 km de la voie ferrée où le mystérieux canon tente de gagner Soissons (hypothèse peu probable car entre l'Ourcq et Soissons la voie ferrée est celle d'un tramway et donc inutilisable pour des wagons à écartement normal). Ecoutons ce que dit un officier remontant avec le canon : " Nous sommes amenés à pousser notre canon par chemin de fer jusqu'à Soissons (c'est à dire par Fère-en-Tardenois, Mont-Notre-Dame) où nous trouvons seulement l'aiguillage nécessaire pour sortir du triangle peu rassurant (le triangle Fismes - Château-Thierry - Soissons) par le sud du Chemin des Dames. A Soissons les choses vont assez mal. Le canon français se rapproche et on ne peut pas dire combien de temps nos troupes pourront tenir encore contre des forces trop inégales, mais l'officier qui commande le détachement réussit à faire traverser Soissons par le canon sans trop de heurts et à le ramener vers l'arrière malgré toutes les difficultés ".

Soissons est repris par les Français le 2 août à 18 heures, mais le canon géant est passé. Les Français ont manqué de bien peu un exploit dont on aurait parlé longtemps.

Après Soissons on perd la trace du canon, mais il est probable que c'est vers Laon qu'il est remonté pour regagner l'un des emplacements du 23 mars dans la forêt du Mont de Joie."

 

Informations extraites des recherches de Jean Hallade, présentées dans son livre "De l'Aisne on bombardait Paris".

" Les tirs sur Paris avec les pièces d'artillerie de type "Pariser Kanone" ont été dénombrés.

Les quatre séries de tirs ont été les suivantes :

1ère série, du 23 mars au 1er mai : 185 coups.

2e série, du 27 mai au 11 juin : 104 coups.

3e série, les 15 et 16 juillet : 14 coups.

4e série, du 5 au 9 août : 64 coups. "

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