Journée du 26 avril 2008, Villers-Bretonneux

Journée du 23 août 2008, Péronne

Journée du 27 septembre 2008, Bony, Bellicourt

L'AUSTRALIE DANS LA GRANDE GUERRE

" THE LAST MAN AND THE LAST SHILLING... "

Merci à Monsieur Jean-Pierre Thierry qui nous a transmis ce texte.

1914

 

Dès le début de 1914, l'Australie perçoit les dangers dus à la proximité de la colonie allemande de Nouvelle-Guinée et de l'Archipel Bismarck, et s'inquiète de l'activité croissante de la puissance navale allemande dans l'Océan Pacifique.

Le 28 juin, François-Ferdinand, prince héritier de la couronne d'Autriche est assassiné par un étudiant serbe à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine. De là s'en suit une surenchère de menaces et d'ultimatum entre l'Autriche, la Hongrie, la Serbie, la Russie, l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. Finalement, l'Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août, la Grande-Bretagne à l'Allemagne le 4. Dès lors, tous les dominions de l'empire britannique (Australie, Nouvelle-Zélande, Canada, Terre-Neuve, Indes et Afrique du Sud) se rangent aux côtés de la " mère patrie ". Andrew Fisher, Premier ministre travailliste australien, promet que l'Australie s'engagera "jusqu'au dernier homme et au dernier shilling ".

Puisqu'un décret - le Defence Act - stipule que l'année régulière ne peut séjourner hors frontières, on procède le 8 août à la création d'un corps expéditionnaire qui servira outre-mer pour la durée de la guerre. Ainsi entre dans l'histoire l' " Australian Imperial Force ", plus connue sous l'abréviation A.I.F.

La campagne d'enrôlement débute le 10 août. De partout, du bush et des villes, des colonnes de jeunes hommes, de toutes origines sociales, affluent dans l'enthousiasme vers les grands centres. Fin août, on enregistre 20 000 candidatures à Sidney.

En septembre, un petit corps expéditionnaire (1 500 marins et fantassins), constitué à la hâte à la demande du gouvernement de Londres, libère définitivement les colonies allemandes de Nouvelle-Guinée, de Nouvelle-Bretagne et de Nouvelle-Irlande.

Le 1er novembre, un premier contingent de 20 000 Australiens et de 8 500 Néo-Zélandais embarquent pour la Grande-Bretagne. Des croiseurs - dont un japonais et deux australiens - escortent le convoi de 38 navires. En cours de route, au large de l'Archipel Cocos, le " Sydney " détruit le croiseur " Emden " de l'escadre allemande qui fait la chasse aux navires marchands dans le Pacifique.

Le 31 octobre, la Turquie est entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne et de l'Autriche. Le convoi reçoit alors l'ordre de se dérouter sur l'Egypte, protectorat et position-clé britanniques, où il procèdera à son entraînement. C'est là qu'est constitué le fameux corps ANZAC. En attendant les ordres, il monte la garde sur le canal de Suez, zone stratégique vitale.

Sur le front de l'ouest, après l'invasion allemande d'août, son arrêt sur la Marne et la course à la mer en septembre, puis en novembre, la bataille d'Ypres, les armées s'enterrent dans leurs tranchées.

Désormais, les belligérants sont convaincus que la guerre sera plus longue que prévu.

 

1915

Après un raid germano-turc sur le canal de Suez et un appel des russes pour une intervention alliée, W. Churchill, alors premier Lord de l'Amirauté, persuade le gouvernement britannique de monter une opération d'envergure dans les Dardanelles, afin de créer un autre front (atteindre par la mer noire une Russie en mauvaise posture) et isoler la Turquie en forçant le détroit jusqu'à Constantinople en la contraignant à capituler.

En février, une importante armada faite de 239 navires (dont 13 sous-marins et un porte-avions) - 225 britanniques et 14 français - s'engage dans le détroit, subit d'importants dommages de la part des batteries turques perchées sur les rives abruptes ; plusieurs bateaux sombrent en essayant de franchir le détroit infesté de mines. En mars, la flotte se replie.

Une tentative, amphibie celle-là, débute le 25 avril. C'est la première opération d'envergure à laquelle participent les ANZAC. A découvert, pilonnés par l'artillerie, ils prennent courageusement pieds à " Anzac Cove ". En raison du relief du terrain, la progression s'avère lente et périlleuse. Le 30, la marine australienne perd son deuxième sous-marin. Début mai, les Britanniques ont perdu 25 % des leurs, les Français 40 %. Courant mai, Churchill démissionne ; la première Victoria Cross australienne est décernée (Albert Jacka) ; deux nouvelles attaquent échouent en juillet et août. La nature d'un sol escarpé et rocailleux, les conditions climatiques, le manque d'hygiène et de soins aux blessés, la vermine, les difficultés d'approvisionnement (l'eau provient d'Alexandrie par bateaux-citernes !), la puissance de feu des Turcs, bien encadrés par les Allemands, font de l'opération un échec total. Les noms de " The Neck ", " Lone Pine ", " Chunuk Bair " entrent tragiquement dans l'histoire militaire australienne.

On ré-embarque pour l'Egypte à la mi-décembre. Les ANZAC ont perdu plus de 33 500 hommes.

 

1916

 

C'est à partir de l'attaque allemande sur Verdun, le 21 février, que va s'accélérer le rythme d'arrivée en France des troupes britanniques renforcées par les corps expéditionnaires des six dominions de l'empire. Les 80 000 hommes du 1er Corps ANZAC débarquent à Marseille en mars, en direction du secteur calme d'Armentières (" The Nursery ") où ils commencent leur entraînement et effectuent leurs premiers raids (Bois Grenier) avant de rejoindre la Somme. Après l'arrivée du 2e ANZAC en juin, les deux corps combattent en France et en Belgique jusqu'à la fin des hostilités.

L'offensive franco-britannique sur la Somme débute le 1er juillet. A la fin de la journée, le commandement britannique prend connaissance du plus grand désastre qu'aucune armée au monde n'ait jamais subi : 57 000 hommes sont tombés dont 20 000 tués. De Serre à la Boisselle, l'aile gauche est clouée sur place et les puissants saillants de Beaumont-Hamel et de Thiepval semblent imprenable par l'ouest. Le 23 juillet, ordre est donné aux Australiens de prendre Pozières pour ensuite attaquer Thiepval par le sud. Le même jour, ils occupent les abords sud et ouest du village et s'emparent de l'important blockhaus qu'ils surnomment " Gibraltar " ; le 4 août, le blockhaus du " Wind-Mill " tombe entre leurs mains. A plusieurs reprises, ils tentent vainement de prendre la ferme fortifiée du Mouquet. Epuisés par six semaines de combats à la grenade et à l'arme blanche, hébétés par le bruit d'incessantes explosions, ils évacuent le secteur le 6 septembre, relevés par les Canadiens, quelques jours avant la première attaque des tanks ( 15 septembre).

La stèle du Moulin à Vent précise que " à cet endroit - et de toute la durée de la guerre - les troupes australiennes n'ont jamais été aussi durement éprouvées sur aucun autre champ de bataille ".

Elles reviennent dans la Somme en octobre dans le secteur Flers-Gueudecourt, participent à des attaques locales, s'enlisent dans les boues d'un automne pluvieux et découvrent les gelures d'un hiver exceptionnellement rigoureux.

En juillet, devant l'énormité des pertes et la faillite de l'offensive, le commandement britannique avait préparé, dans le secteur de Fromelles, une action de diversion pour immobiliser les troupes allemandes destinées à la Somme. L'attaque, bien commencée le 19 juillet, devait se terminer par une tragédie dans la matinée du 20 : 5 500 Australiens sont mis hors de combat.

Tandis qu'en France, la 2e division australienne s'apprête à s'emparer du Wind-Mill, en Egypte, l' " ANZAC MOUNTED DIVISION " arrête le 3 août une attaque des Turcs à Romani (sud-est de Port-Saïd ) et contraint ceux-ci à se replier vers l'est, sur une ligne Gaza-Beersheba. Cet engagement décisif dans la campagne du Sinaï prélude à l'entrée en Syrie et en Palestine.

L'offensive de la Somme prend fin à la mi-novembre, la bataille de Verdun en décembre.

 

1917

 

Trois offensives majeures vont marquer cette année cruciale :

- britanniques, en Artois (Vimy) et dans les Flandres belges (Messines, Ypres)

- française au Chemin des Dames.

Les Australiens, quant à eux, quittent progressivement la Somme, talonnant les arrière-gardes allemandes en cours de repli sur la ligne Hindenburg et, de ce fait, investissent Ligny-Tilloy, Bapaume, Louverval, Noreuil, Boursies. Ils entrent en contact avec la ligne Hindenburg à la hauteur du village puissamment fortifié de Bullecourt, dans l'espoir d'y ouvrir une brèche. Malgré la défection des " tanks " qui devaient précéder l'attaque de l'infanterie, un premier assaut est lancé le 11 avril. Les Australiens enlèvent la première ligne allemande qu'ils doivent finalement évacuer sous la pression d'une violente contre-attaque (15 avril). Ils lancent un deuxième assaut, précédé cette fois d'un barrage d'artillerie, le 3 mai. Après des combats acharnés, ils restent maîtres de la situation le 15, mais au prix de très lourdes pertes.

C'est pendant la période de repos consécutive aux batailles de Bullecourt que les Australiens s'attribuent eux-mêmes le nom de " Diggers ".

Entre temps, le 15 mars, le Tsar Nicolas II de Russie avait abdiqué. Le 2 avril, les Etats Unis d'Amérique avait déclaré la guerre aux Etats Centraux. En France les Canadiens s'étaient emparés de la Crête de Vimy et, le 16, débutait la désastreuse offensive française au Chemin des Dames dont les conséquences devaient peser lourdement sur la conduite des affaires politiques et militaires françaises (mutineries, suspension de toute opération majeure).

Parce que les Britanniques sont maintenant surs de leur puissance en effectifs et en armement, ils décident d'agir sur un secteur, sensible depuis fin 1914 : les Flandres belges. Son épicentre se situe autour du saillant allié d'Ypres, dont Messines constitue la charnière sud. Le 7 juin, après une série de 19 explosions de mines, Britanniques et ANZAC s'emparent de la Crête de Messines, les ANZAC de la Côte 60.

La prise de Messines a été le préliminaire à la grande offensive sur le fameux saillant d'Ypres (communément appelée " 3ème bataille d'Ypres " ou " bataille de Passchendaele ").

Elle débute le 31 juillet. Belges et Français sur l'aile gauche et Britanniques, sur l'aile sud, enlèvent difficilement les premières lignes allemandes. Au prix d'engagements d'une violence inouïe, les Britanniques continuent leur progression, ralentie par de nombreux abris bétonnés (" pillboxes "), construits pour pallier à l'impossibilité de creuser des abris souterrains dans une terre constamment imbibée d'eau. fin août, des pluies torrentielles transforment le champ de bataille en un immense bourbier.

Les Australiens interviennent en force le 20 septembre. Ils s'emparent de la crête de " la Route de Menin " (20 - 21 septembre), du " Bois du Polygone " (26 septembre - 3 octobre). Pour la première fois depuis leur arrivée en Europe, quatre de leurs cinq divisions combattent côte à côte et enlèvent la crête de Broodseinde (4 - 5 octobre), mais échouent devant Passchendaele (9 - 12 octobre), qui sera pris par les Canadiens le 6 novembre. Ce jour là, le dégagement d'Ypres est terminé. Les Australiens évacuent le secteur à la mi-novembre.

Le 22 novembre, le parti bolchevik prend le pouvoir en Russie et entame avec l'Allemagne des négociations de paix séparée qui aboutissent à la signature de l'Armistice de Brest-litovsk, le 15 décembre.

Dès novembre, le commandement allemand commence le transfert en France de ses troupes en provenance de l'ex-front russe.

En Egypte, la libération de la péninsule du Sinaï, ouvre la route qui mène à la Palestine. Deux tentatives infructueuses échouent devant Gaza. Mais après une formidable et légendaire charge de cavalerie, les Australiens s'emparent de Beersheba, obligeant les Turcs, débordés, à abandonner Gaza. Aux côtés des Britanniques, ils entrent dans Jérusalem le 9 décembre.

 

1918

 

Après les épreuves ininterrompues de 1916 et de 1917, janvier et février sont les mois les plus calmes que connaissent les diggers depuis leur arrivée sur le front de l'ouest (les pertes ne s'élèvent qu'à 400 hommes... ).

Mais Ludendorff prépare à la hâte sa grande offensive de printemps, avant l'arrivée en masse des Américains : de la fin mars à la mi juillet, il va lancer une série ininterrompue d'opérations sur le front occidental.

Le 21 mars, 74 divisions allemandes déferlent par surprise de la Scarpe à l'Oise ; le choc principal se situe autour de Saint-Quentin, créant une confusion totale dans la 5e armée britannique qui bat en retraite sur le plateau du Santerre. A cet endroit du front, l'objectif est évident : s'emparer d'Amiens et de son important nœud ferroviaire (Longueau, Boves), atteindre la côte et refouler l'armée britannique sur la Manche, l'armée française vers le sud. La progression allemande est foudroyante. Pour tenter d'enrayer la débâcle, les gouvernements alliés confient au général Foch le " Commandement Unique " de toutes les forces alliées sur l'ensemble des fronts (Doullens, 27 mars).

Venant des Flandres, les troupes australiennes sont dépêchées à la hâte au nord de la rivière Somme. Britanniques et australiens ralentissent sensiblement la poussée de l'ennemi, qui reprend l'initiative le 4 avril avec 15 divisions, à cheval sur la Somme et l'Ancre ; le 5, il s'empare de Dernancourt, du Bois d'Hangard et de Moreuil. A Villers-Bretonneux une charge australienne à la baïonnette contraint momentanément les Allemands à la retraite.

Le 9 avril, les Allemands lancent une autre offensive dans les Flandres, entre Armentières et Béthune, menaçant ainsi les ports de Boulogne et de Calais. Les Australiens sont envoyés à Hazebrouck où ils stoppent la poussée le 17.

Le 21, l'as de la chasse allemande, Manfred von Richthofen, le fameux " Baron Rouge " livre son dernier combat contre des aviateurs canadiens avant d'être touché à mort par des mitrailleurs australiens au sol, entre Corbie et Vaux-sur-Somme. Les Australiens lui rendent les honneurs militaires avant de l'inhumer au cimetière de Bertangles.

Le commandement allié s'attend à une nouvelle attaque allemande sur Villers-Bretonneux (point extrême de son avancée) ; il y tient donc en réserve des unités australiennes et canadiennes. Effectivement, après un très important lancer de gaz, les Allemands, dans la brume de l'aube du 24 avril, déclenchent un attaque d'infanterie, pour la première fois précédée de tanks. Le premier combat entre tanks - Mark IV et Whippets britanniques et A7V allemands - a lieu quelques heures plus tard, à l'avantage des Britanniques.

Dans la nuit du 24 au 25, trois brigades - dont deux australiennes - contre-attaquent conjointement au nord et au sud du village. Le 25, Villers-Bretonneux est dégagé ; le 26, Hangard et le Bois d'Hangard sont repris par la fameuse division marocaine française - Amiens est définitivement sauvé.

Durant les semaines qui suivent la bataille de Villers-Bretonneux, les Australiens, de leur propre initiative, procèdent à des raids et des harcèlements, une " guerre privée " en quelque sorte, s'emparant des villages de Villes-sur-Ancre, Le Hamel (avec les Américains), Morlancourt.

Le 8 août, Foch lance en Picardie sa fameuse contre-offensive, souvent appelée " bataille d'Amiens " ; elle sera la dernière phase de la guerre. Les Australiens dégagent toute cette partie du Santerre de part et d'autre de la route Amiens - Saint-Quentin (Herleville, Chuignes, Bray-sur-Somme etc.). du 31 août au 2 septembre, ils déverrouillent la position fortifiée de Mont-Saint-Quentin et entre à Péronne ce même 2 septembre. Les armées alliées continuent leur progression dans la direction est nord-est ; le 29 septembre, les Australiens, renforcés par les Américains, franchissent la ligne Hindenburg au niveau du canal de Saint-Quentin, à Bellicourt - délivrant Nauroy, Bony, Beaurevoir. Ils achèvent leur parcours victorieux à Montbrehain le 5 octobre. Toutes les unités sont alors évacuées autour d'Abbeville avant de rembarquer pour l'Angleterre, puis l'Australie.

En Palestine, les ANZAC capturent Jericho et atteignent la vallée du Jourdain ; mais le transfert en France de troupes britanniques contraint momentanément le commandement à restreindre des opérations qui, en mars et en mai, se soldent par des échecs. La grande offensive du 19 septembre déclenche le début de la déroute turque. Britanniques et Australiens pénètrent en Syrie, s'emparant de Beyrouth, Damas et Alep. La Turquie signe l'armistice le 30 octobre à Moudros.

 

L' effort australien

 

L'entrée en guerre de l'Australie a amené immédiatement le gouvernement à créer un nouveau mode de recrutement grâce auquel sont déjà mises en place une brigade d'infanterie et une brigade de cavalerie. Les unités de base - bataillons - sont constitués géographiquement, par état.

Le rythme des enrôlements s'accélère régulièrement ; 90 000 de juin à septembre 1915, 83 000 de janvier à juin 1916. En mars les effectifs de l'A.I.F. ont pratiquement doublé depuis sa création, malgré les pertes subies à Gallipoli (26 000 hommes).

En mars, deux divisions australiennes et la divisions néo-zélandaises constituent sur le front occidental le 1er corps ANZAC, bientôt rejoint par le 2e en juin. La composition de ces unités va varier fréquemment en fonction des impératifs tactiques et de nécessité de recomposition des effectifs, consécutive à chaque opération : une division, la 5e, a perdu 5 500 des siens dans la nuit du 19 au 20 juillet (Fromelles),.3 autres (les 1ère, 2e et 4e) 23 000 en six semaines (Somme). Fin 1917, le problème des effectifs devient crucial, au point qu'une sixième division, en cours de constitution en Angleterre, est dissoute - il est même décidé que ces effectifs aillent renforcer les cinq autres, très affaiblies par les batailles de Bullecourt (10 000 hommes) et de Messines - Ypres (38 000) - et il est également envisager de mettre en réserve la 4e division pour compenser les futures pertes.

C'est après la bataille de Pozières que l'enthousiasme commence à fléchir et que de très nombreux Australiens, au courant des pertes, et ne voyant pas d'issue au conflit, considèrent que leur pays tient largement sa part dans l'effort de guerre, tant sur le plan militaire que financier et économique. Le gouvernement, conduit par le Premier ministre conservateur William M. Hughes, envisage alors la conscription, tout comme les Britanniques l'ont introduite en janvier 1916, Les Néo-Zélandais en août (les Canadiens l'introduiront un an plus tard). L'Australie connaît alors une période politiquement agitée : un premier référendum populaire repousse catégoriquement la conscription en 1916 - bien que le vote de la troupe y aie été favorable - une deuxième fois en novembre 1917.

Les cinq divisions sont regroupés en janvier 1918 en un seul corps d'armée, l'AUSTRALIAN CORPS, dont le commandement est confié en (... ) pour la première fois à un Australien, le général Monash qui, après la guerre, retrouvera ses activités d'ingénieur civil.

Au Moyen-Orient, l'Anzac Mounted Division, créée en mars 1916, est renforcée par l'Australian Mounted Division, formant ainsi le DESERT MOUNTED CORPS commandé par le général australien Harry Chauvel.

Au début du conflit de nombreux Australiens servent dans le Royal Flying Corps. C'est au début 1916 qu'est créée la première escadrille australienne qui pendant deux ans et demi, sert en Egypte et en Palestine. En automne, sont crées trois autres escadrilles, constituant ainsi l'Australian Flying Corps (A.F.C.). Ces trois formations interviennent sur le front occidental et pour la première fois en masse dans la bataille de Cambrai.

En 1914, l'Australie est le seul dominion à fournir une force navale substantielle : la Royal Australian Navy (R.A.N.), placée sous commandement de l'amirauté britannique. Son rôle essentiel consiste dans le convoyage et la protection des navires marchands dans les Océans Indien et Pacifique, la Mer des Caraïbes, la Méditerranée, l'Adriatique, la Mer du Nord. Seul le cuirassé " Australia " est incorporé à la flotte britannique de la Mer du Nord, depuis la in 1915 jusqu'à 1918. La force de la R.A.N. passe de 16 unités en 1914 (dont l croiseur lourd et 2 sous-marins), à 37 en 1919.

Pour une population qui comptait 4 875 000 habitants en 1914, 417 000 hommes se sont enrôlés, dont 331 000 outre-mer. Le chiffre total des pertes a atteint 215 000 dont 59 000 tués. Le tribut payé par l'Australie est le plus lourd de tous les dominions - 64,8 % de pertes par rapport au nombre de combattants. Du moins, le sacrifice des diggers a contribué à déclencher la prise de conscience de ce jeune et grand pays à la recherche de son identité.

De nos jours encore, quelques vieilles gens dans la Somme se souviennent avec émotion de ces grands gaillards sympathiques et chaleureux et de leur silhouette si caractéristique, surmonté du fameux chapeau à bord relevé.

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