Journée du 28 juin 2008, Château-Thierry

Journée du 15 juillet 2008, Dormans

Journée du 16 juillet 2008, Ville-en-Tardenois

Journée du 17 juillet 2008, Souain

Journée du 18 juillet 2008, Epernay

LE 15 JUILLET 1918 SUR LA MARNE

Merci à la personne qui nous a transmis ce texte extrait de "La Guerre racontée par nos Généraux", édité par la Librairie Schwarz, en 1921

Texte du Maréchal Fayolle

LA MARNE

 

La troisième bataille de l'Aisne (27 mai-5 juin 1918) avait permis aux Allemands d'atteindre Château-Thierry et la Marne entre cette ville et Dormans.

Il s'était ainsi créé, au profit de l'ennemi, une poche gigantesque débordant le front général entre Reims et Noyon.

Cette poche, que l'ultime effort des Armées allemandes, du 15 au 18 juillet, va encore gonfler vers le sud-est jusqu'au delà d'Oeilly sur la Marne, figure l'apogée des succès de l'ennemi. Après cette dernière ruée, les Armées alliées prendront l'offensive à leur tour et, sans répit, feront reculer les Allemands jusqu'à les acculer à la demande d'armistice du 11 novembre.

Dès le début de juillet, le haut commandement français prépare la reprise de l'offensive; mais il sait que l'ennemi dispose encore d'importantes réserves et qu'il les utilisera pour obtenir la décision soit en Flandre, soit en Champagne.

Ainsi, tout en s'efforçant d'assurer l'inviolabilité du front Lens, Château-Thierry, qui couvre, à la fois, les directions d'Abbeville et de Paris, on doit s'attendre à soutenir une nouvelle bataille défensive.

Le service des renseignements ne tarde pas, en effet, à nous fixer sur ce point dans les premiers jours de juillet : le Kronprinz impérial prépare une nouvelle poussée vers le sud; l'offensive s'exécutera de part et d'autre de Reims et visera notre grande ligne de communication de la Marne, entre Châlons et Epernay.

Dans ses Souvenirs de Guerre Ludendorff expose, comme il suit le dispositif d'attaque :

" La VIIe Armée, passant la Marne devait pousser à l'ouest de Château-Thierry, des deux côtés de la rivière, en direction d'Epernay, tandis que les Ire et IIIe Armées attaqueraient de l'ouest de Reims à Tahure, pour avancer leur aile droite le long de la montagne de Reims, en direction d'Epernay, l'attaque principale étant dirigée sur Châlons-sur-Marne... " Et, après avoir noté que le front d'attaque offrait au départ une solution de continuité, le général allemand fait remarquer que à la réunion des deux groupes d'attaque en direction d'Epernay, pouvait amener un grand résultat. "

C'était très simple, en effet : on attaquerait des deux côtés de Reims pour se rejoindre au sud sur la Marne et prendre, dans un gigantesque coup de filet, toutes les forces françaises de la région. Mais, pour réussir, il aurait fallu, tout d'abord, disposer de ressources considérables et les Allemands étaient déjà à bout de souffle et de réserves : l'attaque du 15 juillet ne leur permit pas, à l'ouest, une avance de plus de six kilomètres sur la Marne et vers la montagne de Reims; à l'est, le progrès ne fut que de deux à trois kilomètres.

Dans la nuit du 14 au 15, les Allemands déclenchent un feu violent de préparation et leurs divisions d'assaut s'élancent au point du jour : leur VIIe armée attaque dans la région de la Marne; à sa gauche, la Ire armée allemande prend l'offensive des deux côtés de Reims·

Du côté français, la IVe armée (à l'est de Reims), s'est strictement conformée aux directives du général en chef pour la défensive : les divisions de première ligne se sont retirées progressivement des hauteurs de Champagne en ne laissant que des éléments de surveillance fortement appuyés de mitrailleuses pour dissocier les vagues d'assaut. La résistance, doit se faire sur la seconde position (emplacements de réserve), que l 'ennemi devra aborder déjà ébranlé.

Le procédé réussit à merveille et permit à la IVe armée de résister aux forces très supérieure des Ire et IIIe armées allemandes, en ne sacrifiant qu'une zone de terrains peu importante.

Pour la Ve et VIe armées, les positions successives, complétées trop récemment et hâtivement, n'étaient pas encore nettement délimitées ni les plans de défense complètement au point, de sorte qu'on ne put abandonner délibérément la première ligne en n'y laissant que des avant·postes et que les divisions chevauchèrent sur les avancées et sur la position réserve.

Comme résultat, la résistance fut moins méthodique et le recul plus considérable qu'à la IVe Armée.

Notre vue panoramique donne une idée de la physionomie de la bataille dans l'après-midi·du 15 juillet.

Le lendemain, l'ennemi réalise encore quelques progrès de détail sur la Marne et vers la montagne de Reims; mais il est à bout de souffle : la résistance s'affirme plus tenace qu'il ne l'avait escompté et les réserves lui manquent pour accentuer l'énergie de son effort.

D'ailleurs, la contre-offensive se prépare depuis plusieurs jours.

Le général Pétain a pris, suivant les instructions du général Foch, les dispositions nécessaires pour monter des contre-attaques sur les deux flancs de la poche de la Marne.

Celle du sud, direction générale Montmirail-Dormans, doit se déclencher le plus tôt possible. Le commencement de celle de l'ouest, entre Aisne et Marne, est fixé au 18 juillet. pour permettre la concentration des forces de la Xe armée et la participation des divisions britanniques et américaines.

En réalité, par suite de retards qui ne permettent à la Ve armée que des réactions partielles, les deux grandes contre-offensives se déclenchent en même temps, le 18 juillet; la IXe armée opérant ce jour-là avec la Ve.

II n'entre pas, dans le cadre de ce chapitre, d'étudier les progrès de cet effort gigantesque, qui est le point de départ de l'offensive victorieuse des Alliés. Il nous suffira de rappeler en terminant que, dès le 24 juillet, après une lutte acharnée, les Xe VIe, IXe et Ve armées françaises bordaient les plateaux du Tardenois avec des avances considérables sur le front de départ. Les Allemands étaient désormais incapables de réagir sérieusement.

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