Journée du 9 août 2008, Montdidier

Journée du 23 août 2008, Péronne

3ème BATAILLE DE PICARDIE ( Août 1918 ).

PANORAMA DE LA BATAILLE DU 8 AOÛT 1918

Merci à la personne qui nous a transmis ce texte extrait de "La Guerre racontée par nos Généraux", édité par la Librairie Schwarz, en 1921

Texte du Maréchal Fayolle

LA JOURNÉE DU 8 AOÛT 1918

 

Le plan d'opérations du 24 juillet prévoyait les actions de dégagement suivantes :

I ° Dans la région de la Marne, réduction de la poche de Château-Thierry et remise en exploitation de la grande ligne de chemin de fer de Paris à Avricourt par Nancy (armées françaises) ;

2° Réduction des saillants de la Somme et de Montdidier, pour dégager la ligne Paris-Amiens (armées britannique et française) ;

3° Sur la Lys, libération de la zone minière et industrielle du Pas-de-Calais, par la réduction du saillant de Merville (armées. britanniques) ;

4° Enfin sur la Meuse, réduction de la poche de Saint-Mihiel et réoccupation de la voie ferrée Lérouville-Commercy (armées franco-américaines).

Pour l'exécution de ce plan d'ensemble, les armées alliées devaient entrer en ligne successivement, sous le commandement du général Foch, que le gouvernement allait élever, le 7 août, à la dignité de Maréchal de France.

L'offensive ainsi concertée commence le 8 août sur la Somme à l'est d'Amiens. Elle est menée par la IVe armée britannique (général Rawlinson) et par la Ire armée française (général Debeney), placées sous les ordres du maréchal Douglas Haig. L'armée britannique avait été renforcée, pour la circonstance, du corps canadien et de deux divisions tenues jusqu'alors en réserve sur la Somme.

Le but à atteindre étant de dégager la grande voie ferrée Pasis-Amiens, les Anglais devaient chercher à atteindre, au sud de la Somme, le front Méricourt-le-Quesnel, en se servant du fleuve pour couvrir le flanc gauche de leurs attaques. La direction de l'offensive s'infléchirait ensuite vers le sud-est (Roye), pour couper les communications des Allemands avec leurs secteurs de Montdidier et de Lassigny. On s'efforcerait, en même temps, de saisir l'importante bifurcation de Chaulnes.

Les armées d'opérations sont ainsi réparties : la IVe armée britannique a son 3e corps au nord de la Somme ; le corps australien et le corps canadien s'échelonnent entre la Somme et la Luce, où se fait la jonction avec la Ire armée française. Derrière le front britannique se tiennent réservés : le corps de cavalerie composé de trois divisions et un détachement spécial comprenant deux brigades d'automitrailleuses et un bataillon cycliste canadien.

La Ire armée française a, sur le front du nord au sud, les 31e, 9e, 10e et 35e corps d'armée. Elle doit attaquer avec sa gauche entre la Luce et Moreuil, une heure après le déclenchement de l'offensive britannique et étendre progressivement 1'engagement vers sa droite, jusque vers Braches, au fur et à mesure des succès.

L'action commence le 8 août à 4 heures : l'artillerie britannique, à cette heure seulement, ouvre un feu violent ; malgré un épais brouillard qui gêne la vue, elle écrase les batteries adverses, dont quelques-unes n'ont pas même pu entrer en action.

En même temps, l'infanterie et les tanks se portent à l'attaque et progressent rapidement faisant de nombreux prisonniers. L'ennemi est complètement surpris et n'oppose q'une résistance décousue.

Dés la fin de la journée, les objectifs sont atteints : l'avance est de 10 kil. environ. Le nouveau front passe au centre par Harbonmères et Caix (le Quesnel tombera dans la nuit). L'armée britannique a fait 13.000 prisonniers et capturé de 300 à 400 canons avec une grande quantité de munitions et d'approvisionnements.

L'ennemi fait sauter, dans la soirée. tous les dépôts de munitions, et ses convois fuient en désordre vers l'est, sous les coups de l'aviation britannique.

A la droite de la IVe armée britannique, 1'attaque de la Ire armée française s'est déroulée avec succès dans les conditions prévues.

Après une préparation de trois quarts d'heure, le 31e corps a débouché facilement (5 heures), pris Moreuil et atteint les abords d'Hangest-en-Santerre. Le 9e corps attaque de front le secteur allemand de l'Avre et prépare le passage de la rivière au 10e corps. Enfin, dès que la position d'Hangest sera occupée, le 35e corps, à l'aile droite, attaquera au sud-est de Montdidier ; mais cette dernière offensive n'est prévue que pour le lendemain.

En tout cas, au cours de la journée du 8 août, l'action de notre Ire armée, à la droite de la IVe armée britannique, est couronnée de succès : nous dépassons Hangest-en-Santerre et nous prolongeons le nouveau front jusque vers Pierrepont et Hargicourt, où il se relie avec l'ancien.

En ce seul jour du 8, la Ire armée française a fait 3.350 prisonniers et s'est emparée de nombreux canons.

La lutte va continuer le lendemain et jours suivants avec le même bonheur, la IIIe armée française entrant en ligne à la droite de la Ire. Montdidier sera pris le 10, et ce jour-là les armées d'opération feront un nouveau bond de 4 à 5 kilomètres d'étendue. Mais il est à remarquer que, dès le premier jour, l'objectif principal avait été atteint par le dégagement de la voie ferrée Paris-Amiens.

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