Journée du 9 août 2008, Montdidier

Journée du 23 août 2008, Péronne

3e BATAILLE DE PICARDIE ( Août 1918 ).

RÉDUCTION DE LA POCHE DE MONTDIDIER

Merci à la personne qui nous a transmis ce texte extrait de "La Guerre racontée par nos Généraux", édité par la Librairie Schwarz, en 1921

Texte du Maréchal Fayolle

RÉDUCTION DE LA POCHE DE MONTDIDIER

 

Au jour fixé, le 8 août, la IVe armée britannique se porte à l'attaque, à 4 h. 20 sans préparation d'artillerie, mais avec l'appui de nombreux chars d'assaut et, dès le début, elle s'enfonce largement dans l'intérieur des positions ennemies.

A cette même heure, 4 h.·20, la Ire armée entame sa préparation d'artillerie aux 31e, 9e et 10e corps ; le 35e corps n'y prend qu'une part restreinte, pour ne pas dévoiler sa prochaine intervention.

31e corps. - Le 31e corps attaque à 5 heures , en partant du front de la Luce, avec deux divisions en première ligne ; deux suivent en deuxième ligne.

A 9 h. 1 /2, la division de gauche occupe Villers-aux-Erables et marche sur Mézières, tandis que la division de droite arrive à hauteur de Moreuil.

La division qui tient le front de l'Avre en profite pour occuper vers midi Morisel et Moreuil.

A 15 heures, le front d'attaque s'étant considérablement élargi, une division de deuxième ligne s'intercale entre les deux divisions de tête avec les deux bataillons de chars d'assaut ; Mézières tombe, mais au delà l'ennemi tient ferme à Plessier-Rozainvillers, Fresnoy-en-Chaussée et ces deux villages ne seront enlevés qu'en fin de journée.

A gauche du 31e corps, les Anglais ont dépassé Caix ; leur progression a été de 12 kilomètres ; le 31 e corps a gagné 8 kilomètres.

9e corps. - Le 9e corps a prolongé sa préparation d'artillerie pendant quatre heures et attaque, à son tour, à 8 h. 15, mais il éprouve de grosses difficultés à franchir la rivière marécageuse de l'Avre, sous le feu des mitrailleuses ennemies ; cependant, grâce aux progrès du 31e corps, il réussit à former la tête de pont prévue au delà de la Neuville-Sire-Bernard.

10e corps. - Le 10e corps, encore plus gêné au passage de la rivière, ne peut, dans cette première journée, faire passer que quelques éléments sur la rive droite, au nord de Pierrepont.

Le 9, l'attaque reprend sur tout le front, au nord de Montdidier.

Les Anglais dépassent Vauvillers, Rozières-en-Santerre, Vrély, Warvillers ; en fin de journée, ils ont atteint Framerville, Méharicourt, Rouvroy-en-Santerre et Bouchoir.

De son côté, la Ire armée continue ses progrès. Le 31e corps enlève, à 11 heures, Hangest-en-Santerre et occupe dans l'après-midi Arvillers.

Le 10e corps, par sa gauche, s'empare de Pierrepont, puis de Contoire et entre en liaison avec le 31e corps. Son centre franchit l'Avre jusqu'en amont de Gratibus. Comme il était prévu, le 9e corps, à partir du moment où la liaison entre les 31e et l0e corps a été établie, a commencé de se rassembler en arrière.

Dès que le commandant de la Ire armée a appris l'enlèvement d'Hangest-en-Santerre, il s'est rendu auprès du 35e corps et lui a donné l'ordre d'attaquer le soir même, à 16 heures.

Ce corps d'armée se porte en avant à l'heure dite ; bientôt il dépasse Assainvillers et progresse vers Faverolles. Le nombre des prisonniers faits par les Anglais au cours de ces deux journées de bataille atteint 13.000 ; celui de la Ire armée dépasse 4.000.

Pour le lendemain 10, le commandant de la Ire armée ordonne que :

Le 31e corps continuera ses attaques vers Andéchy et Roye, en liaison avec les Canadiens (corps de droite de la IVe armée britannique) ;

Le 10e corps progressera sur les plateaux au nord-est de Montdidier, appuyant sa gauche sur l'Avre ;

Le 35e corps, suivi par le 2e corps de cavalerie, se soudera, au delà de Montdidier, à la droite du 10e, couvrira la droite de la Ire armée et la reliera à la IIIe.

De son côté, le général commandant le G. A. R. donne à cette dernière armée, à 20 heures, l'ordre suivant :

" La IIIe armée exécutera, demain matin, 10 août, l'opération prévue, en la poussant 1e plus loin possible.

" La 70e division est mise dés maintenant dans ce but à sa disposition.

" Toute l'armée sera prête à suivre le mouvement en avant. "

Pendant la nuit du 9 au 10, l'ennemi, menacé d'enveloppement dans la région de Montdidier, s'est mis en retraite sur Roye ; aussi les progrès sont-ils rapides dans cette journée du 10 août.

La droite anglaise gagne peu de terrain, mais la Ire armée, après avoir réoccupé Montdidier à 10 heures du matin, porte son front jusqu'au delà d'Andéchy, de Marquivillers et de Fescamps, gagnant ainsi de 12 à 15 kilomètres en direction de Roye.

La IIIe armée suit le mouvement et enlève le massif de Boulogne-la-Grasse. A la fin de la journée son front passe par Conchy-les-Pots, Ressons-sur-Matz, Elincourt et Chevincourt.

Le nombre des prisonniers faits à ce jour par la Ire armée dépasse 8.000, avec plus de 200 bouches à feu.

De son côté, la IIIe armée a fait un millier de prisonniers et s'est emparé de plusieurs batteries.

Le 11 août, la progression se ralentit, l'ennemi faisant tête. Cependant la Ire armée réussit à enlever l'Echelle-St-Aurin, Grivillers et le bois de Bus, tandis que la IIIe armée porte son front jusque devant Canny-sur-Matz, Gury, la ferme Saint-Claude ; plus au sud, elle a dépassé Machemont.

A partir du 12 et pendant une douzaine de jours, la situation ne se modifiera que lentement devant le front Roye, Lassigny. Toutefois, la droite de la IIIe armée ne cessera de progresser à travers la petite Suisse jusqu'à ce qu'elle ait atteint la Divette.

DÉVELOPPEMENT DE LA BATAILLE ENTRE OISE ET AISNE

 

Depuis le 8 août, jour où a commencé l'offensive anglo-française, la bataille s'étend en fait de Reims jusqu'au nord de la Somme. Il s'agit d'en coordonner les efforts.

Dès le 8 août , le général Pétain dans le but de prendre à revers les lignes de la Vesle et de l'Aisne, avait invité le général commandant le C. A. R. à étudier une action offensive entre l'Oise et l'Aisne, ayant pour but :

1 ° De rejeter d'abord l'ennemi sur la rive droite de l'Oise, entre le front actuel et l'embouchure de l'Ailette et au delà de l'Ailette, de l'Oise à la route de Chauny à Soissons;

2° De conquérir ensuite, par une attaque d'ouest en est, direction Braye-en-Laonnois, et en se couvrant sur l'Ailette, les plateaux entre l'Aisne et le canal de l'Oise à l'Aisne pour obliger 1'ennemi à abandonner les lignes de la Vesle et de l'Aisne.

La deuxième opération devra suivre la première dans le plus court délai, pour ne pas donner à l'ennemi le temps de se reprendre.

Mais les progrès réalisés par la IIIe armée conduisent à lier les opérations des Xe et IIIe armées: Le 10 août, le général commandant le G. A. R. prescrit au général commandant la Xe armée " de prendre dès maintenant ses dispositions pour suivre par la gauche, au sud de l'Oise, les progrès de la IIIe armée sur la rive droite. "

Dans ce but, le 18e corps (corps de droite de la IIIe armée), qui se trouve sur la rive gauche de l'Oise, est rattaché à la Xe armée.

Le lendemain 11, dans une note adressée aux IIIe et Xe armées, le général commandant le G. A. R. précise sa pensée :

" Si, comme tout le fait prévoir, les progrès de l'offensive menée par la Ire armée et la gauche de la IIIe, en direction de l'est, continuent, l'ennemi sera dans l'obligation d'évacuer la petite Suisse.

" Lorsqu'il aura été refoulé jusque sur la Divette (Affluent de la rive droite de l'Oise, qui coule de Lassigny au Mont-Renaud.), la situation sur la rive gauche de l'Oise des unités qui occupent la forêt d'Ourscamp et le bois de Carlepont deviendra précaire.

" C'est surtout à partir de ce moment que la gauche de la Xe armée devra faire sentir son action.

" C'est par les lisières est du massif boisé qu'il convient de manœuvrer, en prenant pour axe de marche la route ferme Quenneviéres, ferme des Loges, cote 153, Cuts.

" Le premier objectif à atteindre serait la route de Noyon à Coucy-le-Château, dans la région Mont-de-Choisy, Cuts, Camelin ; le deuxième, après nettoyage du bois de Carlepont, la ligne de l'Oise en amont de Pontoise, de façon à lier toujours l'action de la Xe armée aux progrès qui seraient accomplis par la IIIe armée sur la rive nord de l'Oise, en amont de Noyon. "

Le jour même, le commandant de la Xe armée établit son plan d'attaque :

" La Xe armée attaquera entre Aisne et Oise en coopération avec la IIIe armée, avec mission pour les deux armées de porter leur front à hauteur de Noyon, de part et d'autre de l'Oise.

" L'objectif particulier de la Xe armée sera d'atteindre le Mont-de-Choisy, en mesure d'encercler par le nord le bois de Carlepont. "

Quatre corps seront en ligne ; de la gauche à la droite : 18e, 7e, 30e et 1er.

Le 18e (trois divisions en première ligne, une en deuxième) prendra pour objectif le front Blérancourt, Cuts, en se couvrant face au bois de la Montagne ;

Le 7e (deux divisions en première ligne, une en deuxième) et le 30e (deux divisions en première ligne, une en deuxième), opérant au nord du ravin de Morsain-Vézaponin , sont chargés de la conquête du plateau au nord-ouest d'Audignicourt ;

Le 1er corps , qui a quatre divisions en première ligne deux au nord de l'Aisne, deux au sud, prolongera jusqu'à l'Aisne , l'action de couverture nécessaire en s emparant du plateau de Nouvron-Vingré Tartiers. Le général Pétain approuve ces projets le 14 ; l'attaque devra être prête à partir du 16.

Pour l'ensemble, après entente avec le général Foch, il est décidé que :

La Ire armée enlèvera Roye en débordant cette localité par le nord et par le sud;

La IIIe armée continuera sa manœuvre pour faire tomber la petite Suisse et marcher vers le front Bussy-Noyon ;

La Xe armée attaquera conformément à la mission qu'elle a reçue.

Le 15, le général commandant la Xe armée arrête tous les détails de l'attaque :

" La ligne jalonnée par les points ci-après :

Pontoise, Cuts, Blérancourt, Mont-de-Grocq, Vézaponin, Tartiers, Cuizy-en-Almont, devra être considérée comme une indication d'objectif minimum.

" Il importe surtout d'agir au mieux des circonstances du combat pour progresser aussi vite et aussi loin que possible, de manière à atteindre finalement :

" 18e corps, l'Oise et le confluent de l'Ailette ;

" 7e corps, l'Ailette ;

" 30e corps, la ligne Crécy, Juvigny ;

" 1er corps, le . rebord nord du ravin de Juvigny."

Ce même jour, 15 août, la Ire armée repasse sous les ordres du G. A. R.

Le 17 août, la Xe armée, pour améliorer les conditions de départ de l'attaque, enlève par surprise, avec les 7e et 30e corps, le ravin d'Autriche et Hautebraye, ainsi que ces deux localités et fait 250 prisonniers.

Ce même jour, le général Foch décide que la Ire armée relèvera, à la droite des Anglais, le corps canadien et étendra son front jusqu'à Lihons.

Cette mesure est prise pour d'ordre supérieur :

La IIIe armée anglaise doit prolonger au nord les attaques de la IVe; il s'agit de remettre les divisions américaines intercalées parmi les troupes alliées, notamment chez les Anglais, à la disposition du général Pershing, en vue de la préparation de la réduction du saillant de St-Mihiel; enfin, cette nouvelle disposition donnera à la Ire armée française, dont le front s'est beaucoup rétréci, une zone d'action en rapport avec sa mission.

Le relèvement des Canadiens se fera avec le 36e corps français.

 

ATTAQUE DE LA Xe ARMÉE ENTRE OISE ET AISNE

 

Le 18, la Xe armée attaque sur tout le front compris entre Tracy-le-Val et Fontenoy, et enlève toutes les positions avancées de l'ennemi (plateau de la ferme des Loges, de la ferme du Tiolet, cote 151 ) et arrive jusqu'au bord du ravin Nampcel, Morsains ; 2.000 prisonniers.

Le lendemain, elle occupe Audignicourt et prépare l'attaque de la position principale. Pendant ce temps, les Ire et IIIe armées poursuivent leur offensive. La Ire enlève Beuvraignes et la IIIe arrive jusqu'aux abords de Lassigny.

20 et 21 août. - Le 20,la Xe armée, après une préparation d'artillerie intensive qui s'est prolongée pendant toute la journée de la veille, se porte en avant, dès 7 heures, avec ses quatre corps de gauche : 38e, 7e, 30e et 1er.

L'attaque est couronnée d'un plein succès et sur un front de 25 kilomètres, s'étendant de l'Oise à l'Aisne, toute la position principale de l'ennemi est emportée.

La gauche arrive devant Carlepont et Mont-de-Choisy ; le centre devant Blérancourt et Selens ; la droite, progressant de 5 à 6 kilomètres, dépasse Vézaponin, Tartiers et Cuisy-en-Almont.

Déjà la tenaille se forme au nord de Soissons. Le nombre des prisonniers s'élève à plus de 7.000, avec une centaine de canons.

La progression continuera sans arrêt pendant la nuit et les jours qui vont suivre.

Le 21, Carlepont, le Mont-de-Choisy et Cuts sont enlevés, tandis que la IIIe armée, sur la rive droite de l'Oise, entre dans Lassigny et occupe Chiry-Ourscamps.

Le 22, la Xe armée fait un nouveau bond en avant et atteint tous les objectifs que l'ordre initial du 11 août lui avait assignés.

Sa gauche a dépassé la forêt de Carlepont et borde l'Oise, de Sempigny à Varesnes ; le centre est à la limite du plateau qui domine l'Ailette ; sa droite forme tenaille avec l'Aisne, de Pommiers à Pont-Saint-Mard.

De son côté, la IIIe armée a dépassé Thiescourt et borde la Divette, de Dives au Mont-Renaud.

Le nombre des prisonniers s'est augmenté d'un millier.

Le 23, la Xe armée progresse encore vers l'est ; elle occupe Pont-Saint-Mard et l'Orme-de-Montécouvé.

 

EXPLOITATION DES SUCCÈS DE LA Xème ARMÉE

 

Le général Pétain avait prévu l'exploitation des succès de la Xe armée tant vers l'est que vers le nord, et dans une instruction au G. A. R., en date du 22 août, il disait :

" 1 ° Les succès de la Xe armée doivent être exploités dans la direction ouest-est par les plateaux sud de l'Ailette, dans le but de provoquer l'évacuation des lignes de défense de l'ennemi de la Vesle et de l'Aisne.

" 2° Il y a lieu de prévoir, pour le moment où ce résultat sera obtenu, une opération sud-nord qui nous rendrait maîtres du massif de Laniscourt, provoquerait à son tour l'évacuation de la ligne de défense ennemie de l'Ailette et assurerait notre débouché dans la plaine de Laon. "

En conséquence le général commandant le G. A. R. donnait, le 24 au soir, aux VIe et Xe armées, l'ordre suivant :

" Les succès que vient de remporter la Xe armée et l'occupation de la ligne Pont-Saint-Mard, Orme-de-Montécouvé, Pommiers, formant tenaille à angle droit avec l'Aisne, doivent être exploités.

La prochaine manœuvre qu'entreprendra la Xe armée aura pour but de faire tomber à la fois les lignes de la Vesle, de l'Aisne et de l'Ailette.

" A cet effet, la Xe armée, débouchant d'abord par son centre entre la forêt de Coucy et l'Aisne, vers Laffaux et Vauxaillon, de façon à ouvrir les passages de l'Aisne à la 69e division (du 1er C.A.) et au 20e corps (corps de droite de la Xe armée), prendra ensuite sa direction de marche sur Laon, de part et d'autre de la route Laffaux-Laon, en se couvrant à gauche du côté des forêts de Coucy et de Saint-Gobain. " La VIe armée se tiendra prête à suivre le mouvement, la gauche en avant, en liaison avec la droite de la Xe armée.

" La manœuvre sera préparée de façon à pouvoir être entamée dès le 27 août, le 28 au plus tard. "

Le 25, le général commandant la Xe armée arrête son plan de bataille. Le dispositif d'attaque prévoit une exploitation intensive, aussi profonde que possible.

Le 7e corps (trois divisions en première ligne) franchira le canal qui longe l'Ailette et rejettera l'ennemi sur les lisières de la forêt de Coucy, couvrant ainsi la gauche de l'armée.

Le 30e corps (trois divisions en première ligne, trois en deuxième) enlèvera le plateau de Terny-Sorny, puis marchera par les deux rives de l'Ailette, en direction d'Anizy.

Le 1er corps (quatre divisions en première ligne, une en deuxième) s'emparera du moulin de Laffaux et progressera ensuite dans la direction La Malmaison, Monampteuil.

Le 20e corps, suivant la progression de la droite du 1er corps, franchira l'Aisne en aval de Condé, prendra pour premier objectif le plateau de la Royère, au nord de Vailly, puis cherchera à dégager le Chemin des Dames en union avec la VIe armée.

Pendant que se prépare cette nouvelle attaque de la Xe armée, la 1re armée achève la relève du corps canadien à sa gauche.

Le 26, elle reprend sa marche en direction de Roye ; au nord de cette ville, elle enlève Fresnoy, et au sud Saint-Mard et Laucourt; 1.100 prisonniers. Le 27, la Ire armée gagne du terrain sur toute la ligne et Roye est enfin occupé à 10 heures du matin.

A la fin de la journée son front s'étend en ligne droite, du nord au sud, au delà de Chaulnes, Liancourt-Fosse, Carrépuis et Verpillières, face à Nesles. Encore 640 prisonniers.

Au nord, les armées britanniques sont également en marche et, au sud, la IIIe armée suit le mouvement par la gauche.

Menacé d'enveloppement sur sa droite, par les Anglais, sur sa gauche par la Xe armée, l'ennemi se dérobe au centre, en face des Ire et IIIe armées.

La Ire le suit au plus près et gagne, le 28, une dizaine de kilomètres. Par sa gauche, elle atteint la Somme ; son centre dépasse Nesles et sa droite arrive au delà d'Ercheu.

Sur tout son , front la IIIe armée progresse également; elle traverse la petite Suisse et arrive aux abords de la route Roye-Noyon ; à droite le Mont-Renaud est emporté.

Cette journée rapporte encore un millier de prisonniers.

Le 29, l'ennemi, qui a fait choix d'une ligne d'arrêt dans le prolongement de la Somme, au sud de Béthencourt tient ferme sur le front de la Ire armée, mais la IIIe continue sa marche en avant et réoccupe Noyon.

Après la poche de Château-Thierry, celle de Montdidier est à son tour dégagée.

 

VUE D'ENSEMBLE DE L'OFFENSIVE FRANCO-ANGLAISE

 

La réduction de ces deux poches, dans lesquelles l'ennemi s'est enfoncé et comme emprisonné lui-même en mars et en mai, a été faite dans les conditions les plus favorables, par des manœuvres en tenaille. A Montdidier, les Ire et IIIe armées n'ont cessé de progresser à angle droit ; à Château-Thierry, après son rabattement sur l'Ourcq supérieure, la VIe armée attaquait de front tandis que la Xe armée, à gauche, et la Ve, à droite, pressaient sur les flancs, et cependant il a fallu une vingtaine de jours pour refouler un adversaire qui se trouvait enveloppé (poche de Château-Thierry, du 18 juillet au 6 août ; poche de Montdidier, du 8 août au 29).

Ceci fait ressortir avec évidence l'énorme puissance d'arrêt du feu dans la guerre actuelle.

Il faut y ajouter la difficulté de faire suivre l'artillerie et, d'une façon générale, les ravitaillements dans une zone dont toutes les voies de communication ont été coupées et les ressources détruites.

D'autre part, le nombre des prisonniers capturés journellement témoigne de l'ardeur de nos troupes et de la chute de moral qui commence à se produire chez l'ennemi. C'est qu'il apparaît de plus en plus clairement que nous marchons à la victoire finale, tandis qu'il prend lui-même conscience de son impuissance.

Après cinq échecs successifs, au cours des cinq attaques exécutées de mois en mois, de mars à juillet; voici qu'il recule depuis un mois et demi ; il a perdu l'espoir de vaincre et la décision n'est plus qu'une affaire de jours.

Au cours des dernières journées que nous venons d'étudier, la Xe armée s'est heurtée à une résistance très vive de l'ennemi dans une région particulièrement difficile ; cependant elle réussit à franchir l'Ailette et arrive en face de Coucy-le-Château ; plus au sud, elle dépasse Juvigny en faisant encore un millier de prisonniers.

De ce côté, la situation va rester stationnaire pendant quelques jours et la marche en avant ne reprendra que dans les premiers jours de septembre.

D'autre part, au nord de la poche de Montdidier et à la gauche de la IVe armée, deux autres armées britanniques, la IIIe et la Ire étaient entrées en action sur le front d'Albert à Arras (la IIIe à partir du 21 août, la Ire à partir du 26).

Suivant les progrès de la IVe, elles avaient repris Gavrelle, Monchy-le-Preux, Croisilles, Bapaume et Combles, gagnant ainsi une quinzaine de kilomètres.

A la fin d'août, la bataille s'étendait, de la sorte, d`Arras aux abords de Reims et elle ne devait pas tarder à prendre toute son activité plus à l'est jusqu'à la Meuse.

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