Journée du 27 septembre 2008, Bellicourt

Journée du 4 octobre 2008, Cambrai

BATAILLE DU CAMBRÉSIS, OCTOBRE 1918

Merci à la personne qui nous a transmis ce texte extrait de "La Guerre racontée par nos Généraux", édité par la Librairie Schwarz, en 1921

Texte du Maréchal Fayolle

 

Le première phase de la bataille du Cambrésis (27 septembre-1er octobre), avait amené les armées britanniques aux portes de Cambrai. Au nord de cette ville, le front était jalonné, jusqu'au canal de la Sensée, par Abancourt et Aubigny-au-Bac, - au sud de Cambrai, par Crévecoeur, le cours de l'Escaut, le Catelet, Sequehart, Lesdins et le canal jusqu'à Saint-Quentin (occupé le 2 octobre)

Ayant progressé de 10 kilomètres en ces cinq journées de combat, nos alliés avaient dû interrompre momentanément leurs opérations, pour assurer leurs communications dans cette région dévastée.

L'arrêt ne sera cependant pas complet, car, le 5 octobre, les IIIe et IVe armées britanniques attaqueront entre Crévecoeur et Ramicourt, pour rectifier leur front en faisant disparaître le rentrant du canal.

Cette opération préliminaire heureusement exécutée, le maréchal Douglas Haig va reprendre l'offensive vers l'est le 8 octobre, conformément au plan général des armées alliées.

Le front d'attaque s'étend de Cambrai à Sequehart (28 kil.)Il est tenu par les IIIe et IVe armées britanniques comptant 15 divisions, dont une américaine.

 

 

Ces deux armées sont appuyées à droite, c'est-à-dire au sud, par la Ire armée française, qui doit se tenir prête à exploiter les premiers succès des armées britanniques, pour gagner tout d'abord la ligne de l'Oise.

Le 8 octobre, à 4 h. 30 et 5 h. 10, les IIIe et IVe armées britanniques prennent 1'offensive entre Cambrai et Sequehart. L'infanterie est appuyée par de nombreux tanks dont la tâche est relativement facile, car les Allemands n'ont pas eu le temps d'achever leurs tranchées en position de repli.

La résistance, très énergique au début, ne tarde pas à faiblir et les deux armées britanniques pénètrent de 4 à 6 kilomètres dans les positions ennemies. L'avance est surtout considérable à l'est du Catelet, où Prémont est pris par la 30e division américaine, tandis que Serain est enlevé par les Anglais.

Dans cette dernière région, Villers-Outréaux avait été très âprement défendu; il avait fallu l'assistance des tanks pour venir à bout de la résistance et, en fin de journée, la 38e division britannique, opérant dans ce secteur, avait atteint et pris Malincourt.

A l'aile droite des attaques, la Ire armée française s'était à peine engagée : elle avait cependant pris Lesdins et Remaucourt et franchi le canal au nord de Saint-Quentin, à Morcourt et Rouvroy.

L'aile gauche anglaise s'était emparée du Grand-Fom et de Seranvillers et s'était approchée de Cambrai par le sud. La lutte de ce côté avait été très chaude et l'ennemi avait contre-attaqué avec des tanks.

Le soir de ce premier jour de combat, les armées britanniques comptaient déjà 1.000 prisonniers et 200 canons capturés.

Cambrai tomba pendant la nuit du 8 au 9: des patrouilles canadiennes y avaient pénétré par le nord et s'étaient rencontrées dans la ville avec des patrouilles de la 57e division qui s'y étaient glissées par le sud. Ce même Corps canadien avait pris Ramilies dans la seconde partie de la nuit et franchi le canal.

L'effet de cette victoire avait été très démoralisant pour l'ennemi : l'infanterie s'était débandée dans la soirée et l'aviation avait rendu compte que les routes convergeant vers le Cateau étaient encombrées de troupes et de convois mélangés.

Aussi la résistance fut-elle très sommaire le lendemain.

Les armées reprenant l'offensive à 5 h. 20, n'eurent affaire qu'à des arrière-gardes abondamment pourvues de mitrailleuses, à l'abri desquelles les troupes battaient en retraite précipitamment.

C'est ainsi qu'au centre des attaques, l'infanterie britannique se trouva arrêtée par des feux violents partant des bois de Clary et de Cattignies. Mais la cavalerie survint, et, par une charge audacieuse rendit à l'arme sœur sa liberté de mouvement, en prenant pied dans le bois de Cattignies.

Ce fut encore la cavalerie qui, bousculant l'ennemi en retraite, l'empêcha d'achever la destruction de 1a voie ferrée de Saint-Quentin à Cambrai par Bertry.

Le soir du 9 octobre, on avait progressé sur tout le front de 6 à 9 kilomètres.

Le 10, l'avance continue, mais l'ennemi s'était ressaisi et sa résistance s'était raffermie. Dans la soirée, la Ire armée française borda·t l'Oise et les armées britanniques avaient atteint la Selle avec leur centre, sans pouvoir entrer dans le Cateau ni jeter leur cavalerie au delà de la rivière.

L'avance était importante surtout au nord (7 kil.), et au sud (6 kil.), mais on allait être de nouveau obligé de modérer l'activité des opérations pour assurer les communications dans cette zone dévastée.

C'est pourquoi, il n'y eut le lendemain que des actions locales pour rectifier le front au nord-ouest du Cateau et de Bohain à l'Oise.

En résumé, cette 2e phase de la bataille du Cambrésis fut une nouvelle et belle victoire, dont le bilan se chiffra par 12.000 prisonniers, 600 canons et la libération de la voie ferrée Saint-Quentin-Cambrai.

Notre vue panoramique représente le combat au cours de la journée du 9 octobre.

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