LES IIIème ET IVème ARMÉES DANS LA 1ère BATAILLE DE LA MARNE

Les informations suivantes sont largement extraites d'un guide touristique édité, en 1917, par le T.C.F. et Michelin

 

FORCES AYANT PRIS PART A L'ACTION

 

FRANÇAIS

 

Général JOFFRE, commandant en chef.

4e Armée (Général de LANGLE DE CARRY).

3e Armée (Général SARRAIL).

 

COMPOSITION DE LA 4e ARMÉE

17e corps (Général J.B. DUMAS)

33e division (Général GUILLAUMAT)

34e division (Général ALBY)

12e corps (Général ROQUES)

23e division (Général MASNON)

24e division (Général DESCOINGS)

Corps Colonial (Général LEFEVRE)

2e division coloniale (Général LEBLOIS)

3e division coloniale(Général LEBLOND)

2e corps (Général GERARD)

3e division (Général CORDONNIER)

4e division (Général RABIER)

21e corps (Général LEGRAND)

13e division (Général BAQUET)

43e division (Général LANQUETOT)

 

COMPOSITION DE LA 3e ARMÉE

 

5e corps (Général MICHELER)

9e division (Général MARTIN)

10e division (Général ROQUES tué le 6 et remplacé provisoirement par le Général GOSSART)

 

6e corps (Général VERRAUX)

12e division (Général SOUCHIER, puis Général HERR)

40e division (Général LECONTE)

107e brigade (Général ESTEVE)

15e corps (Général ESPINASSE)

29e division (Général CARBILLET)

30e division (Général COLLE)

3e groupe des divisions de réserves (Général Paul DURAND)

65e division de réserve (Général BIGOT)

67e division de réserve (Général MARABAIL)

75e division de réserve (Général VIMARD)

Troupes de défense de Verdun (Général HEYMANN). Ces troupes opèrent au cours de la bataille des sorties qui inquiètent le flanc gauche des forces allemandes.

7e division de cavalerie (Général D'URBAL). Très mobile, se déplace fréquemment pour assurer la surveillance et la liaison sur les points particulièrement menacés.

 

ALLEMANDS

IIIe Armée : Général VON HAUSEN.

XIXe corps actif.

Ces deux corps constituent l'aile gauche de cette armée, dont les autre corps sont opposés à la IXe Armée

XIXe corps de réserve.

IVe Armée : Duc de WURTEMBERG

VIIIe corps actif.

Le XVIIIe corps actif est remplacé par le XVIIIe corps de réserve pendant la bataille

VIIIe corps de réserve.

XVIIIe corps actif.

 

Ve Armée : Prince impérial allemand

VIe corps actif.

XIIIe corps actif.

XVIe corps actif.

VIe corps de réserve.

Ve corps de réserve.

 

JOURNEE DU 5 SEPTEMBRE 1914

 

Dans l'exposé succinct de la bataille de la Marne que nous avons entrepris, le lecteur a déjà suivi l'attaque du flanc droit allemand par l'armée Maunoury et l'armée britannique (voir les combats de l'Ourcq), ainsi que l'attaque de front par les 5e et 9e armées (voir les combats des Marais de Saint-Gond). Il reste à faire connaître les mouvements des 4e et 3e armées formant la droite française.

Les ordres de Joffre parviennent à ces deux armées dans la journée du 5 septembre et marquent la fin de la retraite

L'armée de Langle de Cary devra arrêter les forces du duc de Wurtemberg; l'armée Sarrail prendra l'offensive et se portera vers l'ouest, sur le flanc gauche des troupes du kronprinz qui descendent vers le sud.

Le prince impérial allemand est loin de s'attendre à cette manoeuvre. Dans l'ordre d'opérations qu'il adresse, à cette date du 5, à son armée, il envisage la continuation de la poursuite et voit le IVe corps de cavalerie poussant son exploration vers la ligne Dijon-Besançon-Belfort ! Rêves de triomphe qui feront place à la surprise, puis à l'incertitude, et finalement à l'amertume de la défaite!

Opérations de la 4e armée

Malgré de beaux succès remportés sur la Meuse la 4e armée a dû sur l'ordre formel de Joffre, suivre dès le 29 août le mouvement général de repli vers le sud.

Ses forces, diminuées des 9e et 11e corps qui vont former le noyau de l'armée Foch, contiennent les Allemands durant toute la retraite : le 3 septembre, malgré l'extrême fatigue des troupes, le Corps colonial fait tête à Auve et Saint-Rémy-sur-Bussy. Le 4, le 2e corps livre combat à Dommartin-sur-Yèvre.

Le 5, à l'heure où, à l'extrême gauche du front français, l'armée Maunoury dessine son offensive vers l'Ourcq, la 4e armée est encore en retraite devant l'aile gauche de von Hausen et toute l'armée du duc de Wurtemberg.

Le 17e corps a traversé la Marne entre Châlons et Vésigneul, et, le soir, tient, par ses arrière-gardes, les abords sud de la voie ferrée Sommesous-Vitry.

Le 12e corps a été très éprouvé par les brillantes actions auxquelles il a pris part depuis le début de la campagne. Il occupe avec quelques éléments Huiron et Frignicourt, mais la plus grande partie du corps s'est embarquée à Loisy et Vitry pour aller se reconstituer à l'arrière, sur l'Aube.

Le Corps colonial est sans cesse contrarié dans sa retraite sur Vitry par le feu de l'ennemi. Le 5, il parvient cependant à passer, vers 17 heures, sur la rive gauche de la Saulx et occupe Vauclerc et Favresse.

Harcelé par les patrouilles allemandes, le 2e corps franchit l'Ornain le 5, laissant des avant-postes de Le Buisson à Alliancelles.

  

5/9/1914

(Sur le schéma les positions sont représentées en fin de journée)

Opérations de la 3e armée

 

Après la bataille des frontières, la 3e armée a également battu en retraite conformément aux ordres généraux. Une foi, sur la rive gauche de la Meuse, elle a pivoté autour de sa droite appuyée à la place de Verdun, s'arrêtant souvent pour faire face à l'armée du kronprinz et ralentir la poursuite.

Au cours de son repli, la 3e armée est l'objet d'importantes modifications son commandement passe, le 30 août, des mains du général Ruffey dans celles du général Sarrail ; le 4e corps, qui en constituait l'aile gauche, est envoyé sous Paris pour entrer dans l'armée Maunoury ; la 42e division, du 6e corps, entre dans la composition de l'armée Foch et va combattre aux Marais de Saint-Gond.

Lorsque la bataille de la Marne s'engage, la 3e armée est composée du 5e corps établi, au nord de Revigny, de Sommeilles à Vaubécourt, et du 6e corps qui tient le front Sommaisne-Beauzée-Deuxnouds. Après le départ de la 42e division, ce corps comprend encore la 12e et la 40e, auxquelles a été adjointe une brigade, la 107e, provenant de la 54e division de réserve disloquée le 3 septembre.

Est en outre rattaché à l'armée Sarrail le 3e groupe de divisions de réserve. Ce groupe fait partie, fin août, de l'armée de Lorraine commandée par le général Maunoury. Le 2 septembre, il est dirigé en toute hâte vers les Hauts de Meuse, les Allemands semblant vouloir attaquer de ce côté. Le 5, il prend position de Courouvre à Saint-Mihiel, en situation de se porter soit à l'est, soit à l'ouest, suivant les circonstances.

 

JOURNÉE DU 6 SEPTEMBRE 1914

 

Opérations de la 4e armée

 

Dès le 6, la 4e armée s'efforce d'arrêter la marche des troupes allemandes; sa tâche est lourde car elle a dû prendre ses positions presque au contact des forces qui la poursuivent et seule son aile gauche, constituée par le 17e corps qui a retraité en tête de l'armée, a gardé assez d'aisance pour un retour offensif. Par endroits, elle sera encore obligée de reculer, mais néanmoins, au cours de cette journée, elle parvient à fixer le gros des troupes adverses.

17e CORPS. - Ce corps se porte vers le nord. Malgré le feu de l'artillerie adverse établie au nord de la voie ferrée de Sommesous à Vitry, une vive lutte d'infanterie se déroule à l'ouest du château de Beaucamp; le soir, le 17e corps refoule le XIXe saxon et porte ses avant-postes auprès de la ligne de chemin de fer, à l'ouest de Huiron.

12e CORPS. - L'attaque allemande se produit dès le matin. Le 12e corps réduit, comme on l'a vu précédemment, à quelques bataillons de ligne, perd, après une résistance acharnée, Frignicourt, Courdemanges et Huiron. Mais l'adversaire, trop éprouvé, ne tire pas parti de son avance, et les Français reprennent dans la soirée ces deux derniers villages.

CORPS COLONIAL. - A la gauche de ce corps, après une lutte violente sur le canal de Saint-Dizier, les Allemands passent sur la rive sud, attaquent en force, mais ne peuvent entamer la ligne Blaise-Norrois-Matignicourt. Sur la droite, Vauclerc et Ecriennes tombent après de durs combats.

2e CORPS. - Les attaques allemandes sont soutenues par un feu violent d'artillerie dirigé de Heiltz-l'Evêque et Heiltz-le-Maurupt. Au cours de la matinée, le canal est forcé à l'ouest de Le Buisson. Au même moment, les Allemands obligent à se resserrer sur sa gauche le Corps colonial, avec lequel le 2e corps est alors menacé de perdre tout contact. Mais le général Gérard, qui commande ce dernier corps, bouche aussitôt la brèche : profitant de ce que la situation est plus favorable du côté de la 4e division qui tient le front Pargny-Sermaize, il envoie à travers bois une de ses brigades (la brigade Lejaille) autour de Favresse, pour remplacer les coloniaux.

La lutte s'étend bientôt sur le canal à l'est de Le Buisson; à 15 heures, tous les ponts jusqu'à Étrepy sont tombés. Pargny, après un terrible bombardement, est attaqué par le nord et par l'ouest, mais résiste à tous les assauts. Entre Pargny et Sermaize, l'infanterie allemande occupe Alliancelles, mais son attaque s'est brisée devant Remennecourt.

 

6/9/1914 

(Sur le schéma les positions sont représentées en fin de journée)

 

Opérations de la 3e armée

 

L'ordre général d'opération prévoit, pour la journée du 6, l'attaque du flanc gauche allemand par la 3e armée, attaque qui doit correspondre à celle exercée sur le flanc droit par l'armée Maunoury vers l'Ourcq. Mais les Allemands prennent les devants avec des forces presque doubles. Ils concentrent leur effort sur le 5e corps, qui est en liaison avec l'armée de Langle de Cary. Ce corps plie sous le choc, mais fait payer chèrement le terrain qu'il est contraint d'abandonner; quant au 6e corps, il parvient à peine à conserver ses positions, malgré l'appui du groupe des divisions de réserve qui cherchent à déborder l'aile gauche allemande.

5e CORPS. - Les Allemands prennent l'offensive un peu avant 6 heures du matin. Sommeilles et Nettancourt sont perdus. Le feu d'artillerie est si intense sur Noyers que ce village doit être évacué. Dès lors, les Allemands manoeuvrent pour accentuer la poussée qui doit briser la liaison entre les armées Sarrail et de Langle de Cary; ils descendent sur Villers-aux-Vents, au nord duquel la bataille fait rage. Dans la matinée, le général Roques, commandant la 10e division (homonyme du général commandant le 12e corps, futur ministre de la guerre), est blessé mortellement. Toute la journée, le 5e corps se défend pied à pied; cependant, tour à tour, Villers-aux-Vents, Brabant-le-Roi, Revigny, Laimont sont abandonnés, après que des pertes importantes ont été subies de part et d'autre. Le soir, la ligne passe par Vassincourt, Louppy-le-Château et Villotte.

6e CORPS. - Les Allemands devancent son offensive, et le général Verraux doit d'abord résister sur la ligne Sommaisne-Beauzée-Deuxnouds.

Vers 10 heures du matin, l'attaque française se prononce malgré la supériorité numérique des forces adverses. A la gauche, la 17e brigade, qui a été prêtée par le 5e corps, dépasse Pretz et parvient à l'ouest d'Evres, mais, prise de flanc par les feux allemands, elle est obligée de se replier.

Le centre, après avoir fait quelques progrès, se voit contraint d'abandonner Sommaisne pour s'établir entre ce village et l'Aire. Il évacue également Beauzée et Deuxnouds et se retire au nord et à l'ouest de Seraucourt.

A droite, la 40e division, partant de Seraucourt, attaque dans la direction de Saint-André. Après avoir combattu sous bois toute la journée, elle regagne à la nuit Seraucourt.

3e GROUPE DE DIVISIONS DE RÉSERVE. - Lorsque la gauche du 6e corps passe à l'offensive, les 75e et 67e divisions de réserve, qui ont quitté leur cantonnement dans la nuit du 5 au 6, attaquent d'Issoncourt et de Souilly dans la direction de Saint-André-Ippécourt.

Pendant tout le jour, elles luttent avec acharnement, réussissent à progresser jusque vers Saint-André-Osches, mais sont finalement rejetées sur la ligne Signal d'Heippes-Souilly.

DÉFENSE MOBILE DE VERDUN. - Dès le 6, la défense de Verdun passe du rôle passif au rôle actif et envoie, sous les ordres du général Heymann, la plus grande partie de la 72e division de réserve, la 108e brigade et les 164e et 165e régiments d'infanterie, donner leur appui à l'extrême droite de la 3e armée. Ces troupes attaquent le XVIe corps allemand dans la direction de Jubécourt, Ville-sur-Cousances-Julvécourt et sont très sérieusement engagées. Le soir, leur diversion terminée, elles se retirent à Rampont et à Les Souhesmes.

 

JOURNÉE DU 7 SEPTEMBRE 1914

 

Opérations de la 4e armée

 

La 4e armée occupe par sa droite la vallée où coulent l'Ornain, la Saulx et le canal de la Marne au Rhin, c'est-à-dire la partie ouest de la " Trouée de Revigny ". L'attaque des Allemands redouble de violence sur cet objectif important. Leurs efforts se portent principalement sur Sermaize et Pargny, ils veulent à tout prix percer là, dans la direction de Saint-Dizier et de la Marne, afin de tourner la droite de la 4e armée. Les troupes de Langle de Cary résistent héroïquement, mais le 2e corps commence à faiblir sous la pesée.

17e CORPS. - Les Allemands ont accumulé autour de Sompuis de grandes forces d'infanterie et une recrudescence des attaques est à prévoir. Pour y parer et maintenir ses gains de la veille, le 17e corps est resserré vers le nord et le nord-est dans la nuit du 6 au 7. La tâche de la 9e division de cavalerie qui doit conserver la liaison entre les armées Foch et de Langle de Cary sera de ce fait rendue plus ardue. Toute la journée, les lignes du général J.- B. Dumas sont soumises à un violent bombardement. Le XIIe corps saxon a envoyé une division en renfort au XIXe. La bataille est acharnée sur les crêtes d'Humbauville, ainsi qu'à l'est de Sompuis. Les efforts des Allemands décroissent enfin vers 17 heures. Le 17e corps passe aussitôt à l'offensive et ses avant-postes gagnent encore du terrain vers le chemin de fer.

12e CORPS - Le général Roques rappelle les éléments partis au repos dans la journée du 5. La 23e division vient cantonner à Saint-Ouen d'où elle sera dirigée, le lendemain, à la gauche du 17e corps. Dès 6 heures du matin, Huiron est attaqué par l'infanterie allemande qui descend en force de Blacy, mais le village résiste toute la journée et n'est abandonné que le soir.

Les positions de Courdemanges et du Mont Moret sont soumises à un bombardement incessant. Les troupes qui y sont établies, incrustées au sol, ne bougent pas.

CORPS COLONIAL. - Le front du Corps colonial est sous le feu des batteries allemandes de Vitry-le-François ; par contre, l'artillerie de ce corps, établie à Blaise, inonde le village de Frignicourt où l'ennemi résiste obstinément toute la journée. La brigade Lejaille prend l'offensive à 10 heures du matin en direction de Vauclerc et Reims-la-Brûlée. La droite du Corps colonial appuie ce mouvement, durant toute la journée, entre le canal et la grand'route Vitry-Saint-Dizier. Les coloniaux reprennent Ecriennes et s'établissent le soir à l'ouest de ce village. La brigade Lejaille ne peut atteindre Vauclerc par suite du feu violent de l'artillerie adverse ; elle s'établit le soir entre Ecriennes et Favresse.

2e CORPS. - La gauche de la 3e division, combattant pied à pied, parvient à garder Domprémy et à empêcher les forces adverses d'atteindre la ligne de chemin de fer. La droite perd le pont d'Etrepy le 6 au soir, et les Allemands s'emparent de ce village à l'aube du 7. Mais le feu de l'artillerie française, établie entre Pargny et Maurupt, écrase les colonnes débouchant d'Etrepy, aussi bien que celles qui viennent de Le Buisson. La lutte atteint une violence extrême.

Sur le front de la division de droite (la 4e), les Allemands attaquent durement. Dans la matinée, l'infanterie qui défend Sermaize succombe sous la poussée; dans la crainte d'être tournée, elle évacue la ville en flammes et se replie à travers bois vers Maurupt.

 

7/9/1914 

(Sur le schéma les positions sont représentées en fin de journée)

 

Opérations de la 3e armée

 

En même temps qu'ils refoulent la 4e armée dans la partie ouest de la " Trouée de Revigny ", les Allemands s'efforcent de rejeter la 3e à l'est, vers Bar-le-Duc. Mais à cette poussée, menée avec des forces très supérieures, Sarrail riposte par la mise en ligne, au point dangereux, du 15e corps enlevé par Joffre à la 2e armée. La lutte est très dure mais n'amène pas de modifications sensibles dans les positions. D'autre part, Sarrail est avisé d'une grande activité allemande sur les Hauts de Meuse. Il doit, dès lors, se préoccuper de ne pas être pris à revers par des forces qui traverseraient la Meuse.

15e CORPS. - Le 7, la 29e division seule peut entrer en ligne et s'établit, face à l'ouest, de Combles à Fains. Sa mission est de couvrir la gauche de la 3e armée tout en cherchant à établir la liaison avec la 4e armée. Ses deux bataillons de chasseurs occupent le soir Couvonges et les bois avoisinants.

5e CORPS. - Toute la journée, le front du 5e corps, de Vassincourt à Villotte, est soumis à un violent bombardement. Partout il tient bon. Vassincourt est disputé avec acharnement. Sur ce point, les Allemands exercent en effet une pression considérable. La possession du plateau de Vassincourt, au centre de la " Trouée de Revigny ), leur permettrait, sans risquer d'être inquiétés de flanc, de pousser le long de l'Ornain vers Bar-le-Duc, le long de la Saulx vers Saint-Dizier, réalisant ainsi la rupture de liaison entre les 3e et 4e armées.

6e CORPS. - Malgré une lutte opiniâtre, aucun des adversaires ne parvient à obtenir un avantage marqué. Les Allemands attaquent le village de Rembercourt, l'incendient par le bombardement, mais ne parviennent pas à l'enlever. La 107e brigade est portée en ligne et reçoit l'ordre d'attaquer dans la direction de Beauzée par la rive gauche de l'Aire. Elle traverse le chemin de fer, livre de furieux combats qui lui causent des pertes énormes et est finalement obligée de se replier.

GROUPE DES DIVISIONS DE RÉSERVE. - La 65e division a l'ordre d'attaquer vers l'ouest dans la direction Beauzée-Bulainville. Sa gauche arrive jusqu'aux environs immédiats de Beauzée. Sa droite se porte sur les crêtes de. la colline de Deuxnouds. La division se cramponne au terrain balayé par les batteries allemandes établies vers Saint-André; cependant, le soir, elle est obligée de reculer vers Rignaucourt, Mondrecourt.

La 75e division recommence l'attaque de Saint-André et d'Ippécourt, mais il lui est impossible de déboucher des bois qui protègent à l'est ces localités. Cette situation dure jusqu'à 14 heures. A ce moment, la 67e division, qui s'est emparée d'Osches dans la matinée, continue son mouvement vers le nord-ouest. La 75e division fait alors passer au nord de la Cousances des forces importantes; en un large mouvement débordant, elles s'unissent à la 67e division et s'emparent d'Ippécourt que l'ennemi abandonne en hâte.

DÉFENSE MOBILE DE VERDUN. - La 72e division attaque Jubécourt qu'elle ne peut enlever. Elle inflige cependant à l'ennemi de fortes pertes sur ce point, ainsi que devant Ville-sur-Cousances et Julvécourt, puis se retire volontairement le soir dans les bois près de Les Souhesmes.

Plus à droite encore, la 108e brigade entame le front adverse à Brocourt et revient bivouaquer à Blercourt.

 

JOURNÉE DU 8 SEPTEMBRE 1914

 

Opérations de la 4e armée

 

On a vu pour les Marais de Saint-Gond, que l'attaque désespérée de von Hausen, à la droite de Foch, emporte la ligne de la Somme. Cette attaque se prolonge sur la gauche de Langle de Cary. La liaison du centre français est en grand péril. Mais de rapides déplacements de, troupes sur le front de la 3e armée et l'intervention d'un nouveau corps (le 21e), prélevé par Joffre sur la 1ère armée, rétablit sur ce point l'équilibre. A la droite, la situation est toujours très critique, malgré la résistance héroïque du 2e corps.

DÉTACHEMENT BRETON, 23e ET 13e DIVISIONS. - Pour mener les opérations à son extrême gauche très menacée, de Langle de Cary a prélevé sur les corps voisins :

1° Sur le 17e : un détachement, aux ordres du colonel Breton, constitué par deux régiments;

2° Sur le 12e : la 23e division qui quitte Saint-Ouen de grand matin.

A ces unités s'ajoutera le 21e corps arrivant des Vosges. L'une de ses divisions (la 13e) prenant les devants se dirige à marches forcées, aussitôt débarquée, vers l'extrême gauche de l'armée.

Les Allemands attaquent brusquement et violemment à 4 heures du matin.

Le détachement Breton organise sa résistance à l'ouest d'Humbauville. Par une lutte acharnée, et malgré des pertes énormes, il parvient à garder ses positions en attendant l'arrivée de la 23e division, puis de la 13e qui accourent et dont les renforts rétablissent l'équilibre.

17e CORPS. - Tandis que ces événements se passent à l'ouest du ruisseau du Puits, le XIXe corps saxon attaque avec non moins de violence le 17e corps placé sur l'autre rive. Ce dernier perd un peu de terrain dans la matinée, mais le reprend en partie dans l'après-midi. Le général Dupuis est tué, d'un éclat d'obus.

12e CORPS. - L'assaut allemand s'étend également à ce front. Un bombardement violent est dirigé sur Courdemanges, le Mont Moret, Châtel-Raould, tandis que l'infanterie ennemie attaque sur Courdemanges.

La première ligne résiste jusqu'à 8 heures du matin, mais à ce moment Courdemanges et le Mont Moret tombent aux mains des assaillants. Toute la journée, une lutte très âpre se déroule au nord de Châtel-Raould. Le soir enfin, après de lourdes pertes de part et d'autre, le Mont Moret peut être repris aux Allemands.

CORPS COLONIAL. - L'action du Corps colonial est étroitement liée à celle du 12e. Tous deux participent aux combats acharnés qui se déroulent entre Châtel-Raould et Courdemanges. A l'est de la voie ferrée et près du canal de Saint-Dizier, des combats opiniâtres sont livrés par la 2e division qui parvient à se maintenir. Ecriennes cependant est repris par les Allemands.

2e CORPS. - Le VIIIe corps allemand, descendant de Reims-la-Brûlée, attaque le front Ecriennes-Favresse tenu par la brigade Lejaille. Il parvient à faire plier quelque peu la gauche de cette ligne qui se reporte à Farémont, tandis qu'à la droite Favresse, pris, perdu et repris plusieurs fois dans la journée reste finalement le soir aux Français.

A la gauche du VIIIe corps actif, le VIIIe corps de réserve enlève Domprémy au début de la matinée, parvient au chemin de fer, et tente de percer entre Favresse et Blesmes. Vers 15 heures, il peut croire que ses efforts vont aboutir. Mais à 18 heures, Lejaille est de nouveau dans Favresse; la gare de Blesmes a reçu des renforts et le front reste inébranlable.

A la droite du 2e corps, la situation est angoissante. Les Allemands attaquent furieusement durant toute la journée : de front du côté de Pargny et de flanc par les bois, entre Sermaize et Maurupt. A 17 heures, ils entrent dans les ruines de Pargny au prix de pertes énormes. Quant à Maurupt, il est emporté par l'attaque de flanc, mais un vigoureux retour offensif rejette les Allemands dans les bois d'où ils sont sortis.

 

 8/9/1914

(Sur le schéma les positions sont représentées en fin de journée)

 

Opérations de la 3e armée

 

Pendant que le duc de Wurtemberg pèse de tout son poids sur la droite de Langle de Cary, le kronprinz s'acharne sur la gauche de Sarrail pour essayer d'obtenir la rupture complète de la charnière. Par la " Trouée de Revigny " remontant les vallées de l'Ornain et de la Saulx, il espère isoler Sarrail qui, attaqué en même temps à revers sur les Hauts de Meuse, se trouvera encerclé et réduit à capituler. Mais l'énergie que montre la gauche du 5e corps et la complète intervention du 15e corps viennent contrarier ces desseins, ambitieux.

15e CORPS. - Le 8 au matin, il est en entier à la 3e armée. Une des brigades de la 29e division (la 57e) attaque à gauche de Vassincourt dans la direction de Revigny. Elle échoue et se replie le soir dans les bois au nord et au nord-est de Couvonges. La 58e brigade est mise à la disposition du 5e corps et va combattre avec lui au sud de Louppy-le-Petit.

La 30e division lance dans l'après-midi sa 59e brigade à l'attaque vers l'ouest : elle arrive à 23 heures devant Mognéville, dans la vallée de la Saulx.

5e CORPS. - Les éléments de gauche du 5e corps (46e régiment) se maintiennent de Vassincourt à l'Ornain.

Surtout le front, les Allemands dirigent un bombardement d'une grande intensité qui fait plier la ligne en deux points : à Louppy-le-Château, d'où les Français se retirent sur Louppy-le-Petit, et à Villotte, dont les défenseurs sont obligés, le soir, après la destruction des derniers murs qui les abritent, de reculer vers Lisle-en-Barrois.

6e CORPS - Bombardement de toute la ligne qui ne bouge pas.

La gauche, formée de la 17e brigade et de la 12e division, continue à résister à Rembercourt et à la ferme de Vaux-Marie devant laquelle des positions défensives ont été organisées par les chasseurs à pied, au nord de la voie ferrée. La 107e brigade, très éprouvée la veille, reste à l'arrière, près de Les Marats. La 40e division, à la droite, est toujours dans les mêmes positions.

GROUPE DES DIVISIONS DE RÉSERVE. - La 65e division reprend à 4 heures du matin son attaque de la veille. Elle réoccupe la crête de Deuxnouds, mais ne peut toujours pas progresser au delà. Le soir, elle s'est repliée dans les tranchées, de Seraucourt à Heippes.

La 75e division reprend l'offensive sur Saint-André, mais tous les efforts faits pour déboucher des bois sont aussi infructueux que la veille.

Du côté d'Ippécourt, la situation est plus mauvaise. A 4 heures du matin, les Allemands attaquent avec violence et rejettent les Français du village ainsi que des bois avoisinants à l'est. Plusieurs contre-attaques menées dans la journée limitent leur avance, mais ne parviennent pas à faire reprendre le terrain perdu.

DÉFENSE MOBILE DE VERDUN. - De grand matin, l'attaque est reprise de Les Souhesmes sur Julvécourt et Ville-sur-Cousances. Elle ne gagne pas de terrain, mais elle atteint son but essentiel, qui est de gêner la ligne de communication ennemie.

HAUTS DE MEUSE. - La situation ne s'est pas améliorée. Au début de l'après-midi, l'artillerie allemande commence le bombardement du fort de Troyon. Sarrail fait sauter quelques ponts sur la Meuse.

 

JOURNÉE DU 9 SEPTEMBRE 1914

 

Opérations de la 4e armée

 

On a vu que dans les Marais de Saint Gond, cette journée marque les dernières et les plus dangereuses convulsions de l'assaut allemand sur le front de l'armée Foch. La 4e armée fournit une aide puissante à sa voisine en attaquant, dès le matin, la gauche de von Hausen, lequel, par sa droite, a enfoncé la ligne française. Cette intervention empêche les Saxons de pousser à fond leur avantage sur la 9e armée et rend foudroyant l'effet de la riposte de Foch. Mais au centre et à la droite de Langle de Cary, ce sont les Allemands qui continuent leurs violentes attaques auxquelles les troupes françaises résistent héroïquement.

Le détachement Breton, très éprouvé par sa résistance de la veille, a été reporté à l'arrière, et ses éléments renvoyés à leurs divisions.

21e CORPS. - A l'extrême gauche du corps d'armée, la 43e division, après avoir réduit au silence l'artillerie allemande, s'avance dans le sud-ouest de Sompuis, La 13e division combat toute la journée, Elle attaque dans la direction sud-nord et fait reculer en désordre la XXIIIe division saxonne.

La 23e division, mise à la disposition du 21e corps, suit le mouvement de la 13e. Elle chasse les Allemands d'Humbauville et, poursuivant sa marche victorieuse, bivouaque le soir dans les bois au sud de Sompuis.

17e CORPS. - Il avance par sa gauche, et sa droite se maintient inébranlable.

12e CORPS et CORPS COLONIAL. - Dès les premières heures, l'attaque est violente. Le Mont Moret, défendu par des éléments de la 24e division et de la 2e coloniale, est, au cours de la journée, l'objet d'assauts impétueux qui coûtent aux Allemands des pertes sérieuses. Le village de Norrois subit le plus terrible des bombardements. Mais sur toute la ligne, même en ces deux points particulièrement visés, il n'est pas cédé un pouce de terrain.

2e CORPS. - La brigade Lejaille et la gauche du 2e corps maintiennent, sous un feu très meurtrier, leurs positions de Farémont, Favresse et Blesmes. Le général Lejaille est blessé par un obus à son poste de commandement. Les troupes françaises tentent un mouvement offensif sur Domprémy, mais ne parviennent pas à reprendre ce village.

A droite, après une lutte ardente, les Français regagnent du terrain entre Maurupt et Pargny. D'autre part, entre la voie ferrée et Cheminon, où est fixée solidement l'extrémité de l'aile droite, les chasseurs à pied se battent sous bois toute la journée. Ils poussent dans la direction d'Andernay, mais doivent rétrograder devant le feu de l'artillerie établie au sud de Sermaize.

 

 9/9/1914

(Sur le schéma les positions sont représentées en fin de journée)

 

Opérations de la 3e armée

 

La 3e armée continue d'agir par son aile gauche dans le flanc des forces allemandes qui pèsent sur la 4e armée. Son aile droite, bien qu'elle maintienne vigoureusement ses positions devant les attaques de front, reste dans une situation critique par suite de la menace que les forces allemandes prononcent à revers sur les Hauts de Meuse. Sarrail reçoit du Grand Quartier Général l'autorisation de replier sa droite, le cas échéant, et de laisser la garnison fixe de Verdun assurer la défense de la place. Mais avec une ténacité héroïque, le commandant de la 3e armée se cramponne à Verdun ; il n'abandonnera pas le camp retranché tant que la Meuse ne sera pas franchie et qu'une lueur d'espoir subsistera.

15e CORPS. - L'attaque sur Vassincourt est reprise dès l'aube par la 57e brigade, en liaison avec la 19e brigade. Le soir, après des combats très meurtriers, le village est en flammes et les troupes françaises retranchées l'enserrent par l'est et le sud.

La 30e division accentue le mouvement commencé dès la veille vers l'ouest. Tout en maintenant son gros sur la rive droite de la Saulx, elle fait passer la rivière par un certain nombre de ses unités qui se portent dans la forêt de Trois-Fontaines. Remontant à travers bois, ces troupes enlèvent d'assaut la ferme de Maison-Blanche et continuent leur progression sur Mogneville qui peut ainsi être attaqué, par les deux rives et succombe le soir.

5e CORPS. - Comme la veille, la gauche du 5e corps coopère avec le 15e en attaquant de Vassincourt à l'Ornain ; le colonel Malleterre, commandant la 19e brigade, qui dirige les opérations, est grièvement blessé.

Sur la droite, un violent bombardement oblige la ligne française à reculer un peu ; elle est reportée de Louppy-le-Petit à l'ouest de Génicourt d'où elle regagne Lisle-en-Barrois.

6e CORPS. - Sous un bombardement de toute la journée, la ligne ne bouge pas.

GROUPE DES DIVISIONS DE RÉSERVE. - Bien que la journée soit très mouvementée, il ne se produit finalement, sur ce front, aucune modification importante de terrain.

DÉFENSE MOBILE DE VERDUN. - La 72e division et la 108e brigade continuent à harceler le flanc de l'ennemi à Julvécourt et Ville-sur-Cousances.

HAUTS DE MEUSE. - La situation sur les Hauts de Meuse s'aggrave encore. Le fort de Troyon cesse de tirer et le fort de Génicourt commence à être bombardé.

 

JOURNÉE DU 10 SEPTEMBRE 1914

 

Opérations de la 4e armée

 

La droite de von Hausen est en pleine retraite devant la 9e armée, et le mouvement va s'étendre à la gauche qui se trouve devant la 4e. C'est donc au tour de Foch de faciliter l'action de Langle de Cary. Ce dernier précipite d'ailleurs les événements en faisant prendre, malgré la pluie, une vigoureuse offensive à ses forces de gauche. Il les a renforcées par un feu de troupes hardi et savant analogue à celui qui, la veille, avait assuré à Foch la victoire de Fère-Champenoise. A la droite de la 4e armée, l'héroïque 2e corps reste soumis à une pression intense, mais l'aide que lui apporte la 3e armée se fait de plus en plus efficace.

21e CORPS. - Le général Legrand reprend l'offensive à 6 heures du matin, malgré la canonnade de l'artillerie établie sur les hauteurs au nord de Sompuis. Les troupes progressent rapidement et livrent un violent combat au Signal de Sompuis contre les Saxons qu'elles rejettent à midi au nord de la voie ferrée. Vers 17 heures, elles s'emparent de haute lutte du village même de Sompuis. Le soir, le gros du 2le corps est établi le long du chemin de fer, ses avant-postes l'ont franchi et se portent vers Coole. Dans l'après-midi, les commandants des deux brigades de la 13e division, le général Barbade et le colonel Hamon, sont tués par un même obus. La 23e division du 12e corps, mise à la disposition du 21e, combat dans les bois au sud de Sompuis et va bivouaquer à l'est de la station.

17e CORPS. - Reçoit l'ordre de passer également à l'offensive. Il a été renforcé par une division provisoire, sous les ordres du général Goullet, prélevée sur le Corps colonial. Cette division est arrivée dans la nuit à Le Meix-Thiercelin. Mais la résistance de l'ennemi est opiniâtre. En fin de journée, la gauche du 17e corps a légèrement progressé; la droite, très éprouvée par le feu de l'artillerie, se voit obligée de garder ses positions de la veille.

12e CORPS. - Le 12e Corps, réduit à la 24e division, reçoit également du renfort au cours de la nuit. Un détachement de trois régiments prélevés sur le 2e corps vient se placer entre les deux brigades de la 24e division et prendra une part très active aux combats de la journée. L'offensive se déclenche dès le matin. La gauche avance de 3 km environ, puis le feu de l'artillerie lourde ennemie placée sur la ligne de chemin de fer empêche tout nouveau progrès. La droite attaque avec opiniâtreté, mais elle se heurte aux positions défensives de Courdemanges et ne parvient pas à les rompre.

CORPS COLONIAL. - La situation ne se modifie pas. Une tentative faite sur Ecriennes échoue devant le feu des batteries allemandes.

2e CORPS. - Au cours de la nuit, les attaques allemandes reprennent. Favresse, Blesmes, Saint-Lumier, Le Montois, Maurupt et les bois avoisinants sont soumis à un bombardement de tous calibres. Favresse résiste : à 11 heures du matin, tous les efforts des assaillants aboutissent à leur faire occuper la partie ouest du village. Ils n'iront pas au delà. Blesmes, Saint-Lumier et son château sont tenus toute la journée sans défaillance. Dans les rues de Maurupt se livrent dès le matin des combats acharnés. La même heure voit le village perdu et repris. Mais les Allemands s'emparent de Le Montois par l'ouest et peuvent ainsi réattaquer Maurupt de front et à revers. A 11 heures, la garnison de ce village, dans la crainte d'être cernée, se retire dans les bois, à l'est. A l'extrême droite, les Allemands sont contenus toute la journée dans les bois, entre le chemin de fer et Cheminon

 

 10/9/1914

(Sur le schéma les positions sont représentées en fin de journée)

 

Opérations de la 3e armée

 

Pur sa gauche, la 3e armée refoule le coin enfoncé par les forces allemandes à sa jonction avec la 4e armée ; mais elle doit résister, sur sa droite, à une violente offensive. Par ailleurs, le fort de Troyon résiste toujours et la barrière de la Meuse n'est pas franchie.

15e CORPS. - Le général Espinasse attaque à fond face au nord-ouest : la 30e division à gauche, à cheval sur la Saulx dans la direction de Contrisson, la 29e division à droite vers l'ouest de Vassincourt. Le soir, à l'ouest de la Saulx, les bois sont complètement nettoyés et les abords d'Andernay sont atteints; à l'est le combat est plus âpre et l'avance moindre : les Allemands tiennent encore entre Vassincourt et la Saulx.

5e CORPS. - Après un bombardement violent, les Allemands attaquent vers Lisle-en-Barrois; le 5e corps recule jusque vers Condé.

6e CORPS. - A minuit, les forces allemandes attaquent avec la plus grande violence. Partout, malgré une résistance héroïque, la ligne recule. La l7e brigade se replie lentement au petit jour; elle traverse la voie ferrée et se retire vers Erize-la-Grande, une partie se rabat sur Condé. Après des combats meurtriers, la 12e division retraite également, abandonnant aux Allemands Rembercourt et la ferme de Vaux-Marie.

La lutte n'est pas moins vive à la droite. La 40e division se voit contrainte d'abandonner Courcelles mais arrête l'avance allemande devant Erize-la-Petite. Elle s'établit en fin de journée vers Chaumont et Neuville.

GROUPE DES DIVISIONS DE RÉSERVE. - La 65e division est également rejetée de Seraucourt, du Signal d'Heippes, et, après de lourdes pertes, va prolonger la droite du 6e corps. Les Allemands venant de Saint-André attaquent en pleine nuit la 75e division. Heippes est perdu au point du jour, et, dans la matinée, on se bat sur le plateau au nord de Rambluzin. Au début de l'après-midi, Souilly est abandonné et la division se replie dans la forêt de Souilly, d'où elle est dirigée sur les Hauts de Meuse, avec la 67e division, enlevée du champ de bataille sans que les Allemands s'en aperçoivent.

DÉFENSE MOBILE DE VERDUN. - La 72e division de réserve, pour masquer le départ des divisions voisines, étend son front vers la gauche.

HAUTS DE MEUSE - Le Ve corps allemand est toujours arrêté sur la Meuse. Il n'a pu s'emparer des forts de Génicourt et de Troyon, malgré le bombardement de son artillerie lourde et plusieurs assauts successifs. C'est pour parer à toute éventualité que Sarrail transporte dans la journée la 67e division, puis la 75e dans la région de Courouvre, Pierrefitte.

 

JOURNÉE DU 11 AU 14 SEPTEMBRE 1914

 

Opérations de la 4e armée

 

La 4e armée poursuit son offensive victorieuse. Von Hausen, qui a reculé le premier, découvre l'armée du duc de Wurtemberg, sa voisine de gauche. Cette dernière est obligée de rompre à son tour devant le centre et la droite de Langle de Cary, jusque sur les positions où commencera la lutte de tranchées.

2le CORPS. - Le 11, il va s'établir à Cernon et Coupetz, avec des avant-postes sur la Marne à Mairy. Le 12, après avoir rétabli les ponts à Mairy et Vésigneul, il se porte, par une étape de plus de 30 km., à Courtisols et Bussy-le-Château. Le 13, il se bat à Suippes, en chasse les Allemands au cours de la journée et se fixe devant Souain.

17e CORPS. - Attaque vigoureusement dans la nuit du 10 au 11; il traverse le chemin de fer vers 8 heures du matin et refoule les troupes adverses jusqu'au delà de Maisons-en-Campagne où il s'établit. Le 12, il passe la Marne à Pogny et Omey et se dirige sur Somme-Suippes. Il entre en action contre les arrière-gardes allemandes avant d'atteindre le chemin de fer Paris-Verdun.

12e CORPS. - Sur son front, la progression est plus difficile, la défense de Vitry ayant été solidement organisée.

Le 11, avant l'aube, le général Roques fait reprendre l'offensive vers le nord-est. Partout, les Allemands résistent, et c'est en combattant que le 12e corps, s'avançant par Frignicourt, Courdemanges, Huiron et Glannes, s'établit le soir à Blacy. Le 12, il entre dans Vitry et continue sa marche par Vanault-le-Châtel, jusque sur l'Yèvre. Le 13, il oblique vers le nord-ouest, atteint Auve, La Chapelle-Felcourt, livre bataille pour parvenir à la ligne de Paris à Verdun et prend position vers Somme-Tourbe.

CORPS COLONIAL. - Le 11, occupe Ecriennes, Vauclerc, Reims-la-Brûlée, et, par sa droite, atteint le canal de la Marne au Rhin, vers Bignicourt. Le 12, il refoule les arrière-gardes allemandes et cantonne à Saint-Mard-sur-le Mont et Noirlieu. Le 13, s'avançant à cheval sur l'Yèvre, il reprend contact à Gizaucourt et Élise avec les troupes qu'il poursuit, les culbute et s'établit au nord de la voie ferrée, à l'ouest de Sainte-Menehould. Le 14, il attaque en direction Ville-sur-Tourbe.

2e CORPS. - Le 11, attaque à fond. Les Allemands résistent pendant la plus grande partie de la journée. Mais Maurupt, Étrepy, Pargny, Sermaize sont finalement enlevés. Le soir, le 2e corps borde le canal. Le 12, il tient la ligne Charmont-Nettancourt. Le 13, il est à Sainte-Menehould, le 14, à Vienne-la-Ville.

 

11 au 14 /9/1914 

(Sur le schéma les positions françaises sont seules représentées)

 

Opérations de la 3e armée

 

Le recul du duc de Wurtemberg rend précaire, à partir du 11, la situation du Kronprinz. La rage au coeur, ce dernier, malgré ses succès du 10, est obligé de retirer ses troupes par échelons.

Dans la journée du 11, la gauche de l'armée Sarrail progresse de manière sensible, mais la droite ne peut que maintenir ses positions. C'est seulement dans la nuit du 12 au 13 que la retraite allemande devient absolument générale. A la 3e armée, la bataille de la Marne proprement dite aura donc duré sept longues journées, six jours à la 4e, cinq jours à la 9e, quatre jours aux 5e et 6e ainsi qu'à l'armée britannique.

15e CORPS - Le mouvement en avant, commencé la veille, s'accentue malgré une pluie diluvienne. Sa gauche occupe Andernay et Rémennecourt, tandis que sa droite touche au canal de la Marne au Rhin. Le 12, la retraite allemande se précipite : le 15e corps occupe Revigny. Le soir, il est reporté en arrière pour prendre place entre les 5e et 6e corps au cours de la poursuite.

Le 13, il ira ainsi, par Froidos et Julvécourt, à Montzéville et aux Bois Bourrus.

5e CORPS. - Le 11, s'empare de Laimont et refoule l'ennemi vers le nord. Le 13, il se dirige par Noyers et Triaucourt sur Vauquois et Varennes.

6e CORPS ET DIVISIONS DE RÉSERVE. - Le 11, toute la ligne est maintenue malgré un feu très violent. Le 12, depuis Rembercourt jusqu'à Courcelles, les Allemands sont rejetés de leurs positions au sud du chemin de fer. Au delà de Courcelles, les Allemands tiennent toujours. La 72e division pousse des incursions de Les Souhesmes-Vadelaincourt et Senoncourt.

Dans la nuit, les Allemands se retirent et, le 13, le 6e corps suit le chemin Deuxnouds-Saint-André, passe la Meuse, une division au nord de Verdun, l'autre au sud, et gagne Beaumont et Vaux.

Le groupe de divisions de réserve, passant également la Meuse, va prendre la droite de la 3e armée vers Moulainville, Haudiomont, les Éparges.

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