LES Vème ET IXème ARMÉES DANS LA 1ère BATAILLE DE LA MARNE

Les informations suivantes sont largement extraites d'un guide touristique édité, en 1917, par le Touring Club de France et Michelin

 

FORCES AYANT PRIS PART A L'ACTION

FRANÇAIS

 

Général JOFFRE, commandant en chef.

5e Armée (Général FRANCHET D'ESPEREY).

9e Armée (Général FOCH).

COMPOSITION DE LA 5e ARMÉE

18e corps (Général DE MAUD'HUY)

35e division (Général MARJOULET)

36e division (Général JOUANNIC)

3e corps (Général HACHE)

5e division (Général MANGIN)

6e division (Général PÉTAIN)

1er Corps (Général DELIGNY)

1re division (Général GALLET)

2e division (Général DUPLESSIS)

10e corps (Général DEFFORGES)

19e division (Général BONNIER)

20e division (Général ROGERIE)

51e division de réserve (Général BOUTEGOURD)

53e division de réserve (Général PERRUCHON)

69e division de réserve (Général LEGROS)

2e corps de cavalerie (Général CONNEAU)

 

Les 37e (Général COMBY) et 38e divisions (Général MUTEAU) (divisions algériennes, ont été momentanément mises à la disposition de la 5e armée. Ces éléments se porteront, au cours de la bataille, en renfort des unités combattantes, particulièrement sous Montmirail.

 

COMPOSITION DE LA 9e ARMÉE

 

9e corps (Général DUBOIS)

17e division (Général MOUSSY)

Division marocaine (Général HUMBERT)

52e division de rés. (Général BATTESTI)

 

11e corps (Général EYDOUX)

2le division (Général RADIGUET)

22e division (Général PAMBET)

18e division (Général LEFÈVRE)

42e division (Général GROSSETTI)

60e division (Général JOPPÉ).

9e division de cavalerie (Général DE L'ESPÉE).

ALLEMANDS

 

Ire Armée : Général VON KLUCK.

 

IIIe corps actif, IXe corps actif.

Les IIe, IVe actifs, IVe de réserve et la cavalerie sont opposés à l'armé Maunoury (6e Armée) et à l'armée britannique.

 

IIe Armée : Général VON BULOW.

 

Corps de la Carde, VIIe corps actif, Xe corps actif, Xe corps de réserve, Corps de cavalerie.

Le VIIe corps de réserve est resté devant Maubeuge.

IIIe Armée : Général VON HAUSEN.

XIIe corps actif, XIIe corps de réserve.

Cette armée est principalement composée de Saxons. Une partie du XIIe corps de réserve investit Givet. Le XIXe actif et le XIXe de réserve sont opposés à la 4e Armée.

JOURNEE DU 5 SEPTEMBRE 1914

 

On sait que les forces allemandes lancées à la poursuite de l'armée franco-anglaise - laquelle a rompu le combat à la suite de l'échec de la bataille des frontières - occupent, au moment où se déclenche la bataille de la Marne une ligne qui pénètre en forme de croissant entre les deux grands camps retranchés de Paris et de Verdun. Le plan de Joffre consiste à attaquer sur tout le front et à faire exécuter, par la masse de manoeuvre qu'il a formée à sa gauche, une pesée vigoureuse dans le flanc et sur le front de la droite allemande. Dans le dispositif général qu'il arrête le 4 septembre, pour l'action qui doit commencer le 6 au matin, l'attaque de flanc revient à l'armée de Paris et à l'armée britannique, l'attaque de front à la 5e armée.

 

Opérations de la 5e armée.

 

La 5e armée est en retraite depuis le 24 août. Ses arrière-gardes ont eu des engagements fréquents et souvent heureux; le 29 août elle a remporté la belle victoire de Guise où particulièrement distingué le 1er corps, sous les ordres du général Franchet d'Esperey. Mais les troupes ont subi des fatigues écrasantes. Entre Charleroi ou Dinant et la ligne qu'elles atteignent le 4 septembre, il y a plus de 200 kilomètres à vol d'oiseau ; elles ont dû marcher jour et nuit par une chaleur torride et une poussière aveuglante, accomplissant parfois des étapes de 60 kilomètres.

 Le 4, l'armée passe sous le commandement du général Franchet d'Espérey qui remplace le général Lanrezac. Elle doit s'établir, le 5 au soir, sur le front Courtaçon-Esternay-Sézanne, prête à attaquer en direction générale sud-nord, le 2e corps de cavalerie assurant la liaison avec l'armée anglaise. Au moment où elle fait volte-face, elle couvre dans son ensemble un front qui s'étend, un peu au sud du front assigné par l'ordre de Joffre, depuis le nord de Provins jusqu'au nord de Sézanne.

 A sa gauche, le 18e corps occupe la région de Voulton; au centre, le 3e est dans la région de Louan et le 1er dans le sud-ouest de Le Meix; à sa droite, le 10e corps s'étend de Le Meix jusqu'au nord de Sézanne. La gauche de la 5e armée est opposée à une partie de la Ière armée allemande (général von Klück) composée du IIIe corps, qui occupe solidement Sancy-Montceaux-Courgivaux, et du IXe corps disposé en profondeur devant Esternay. La droite a devant elle le Xe corps de réserve et le VIIe actif appartenant à la IIe armée (général von Bülow), qui tiennent la région au nord de la forêt du Gault jusqu'à Montmirail.

 

5/9/1914

(SUR LE SCHÉMA CI-DESSUS, LES POSITIONS SONT REPRÉSENTÉES EN FIN DE JOURNÉE)

Opérations de la 9e armée.

 

Joffre, dès le 29 août, commence à constituer la 9e armée en prévision du retour offensif qu'il compte exécuter aussitôt que les circonstances seront favorables. Il la forme au moyen des troupes prélevées sur les 3e et 4e armées et la place sous les ordres du général Foch.

 L'ordre de bataille prévoit que la 9e armée doit couvrir la droite de la 5e en tenant les débouchés sud des Marais de Saint-Gond et en portant une partie de ses forces sur le plateau au nord de Sézanne.

 Le 5 septembre, la retraite vers l'Aube est interrompue: toute la 9e armée fait face au nord et gagne les positions indiquées par le généralissime.

 C'est à la 42e division qu'incombe la lourde tâche de maintenir la soudure entre l'armée Foch et l'armée d'Esperey sur le plateau au nord de Sézanne. Après un combat au cours duquel elle repousse les avant-gardes du Xe corps, elle occupe au soir Soizy-aux-Bois et la Villeneuve-lès-Charleville.

 Le 9e corps continue la ligne, à droite de la 42e division. (Il n'a pas sa composition normale : la division marocaine - composée de troupes françaises, algériennes et de légion étrangère qui combattaient au Maroc - remplace la 18e division laissée en Lorraine. Cette dernière ne rejoint la 9e armée que le 7 et est affectée au 11e corps.) Le gros de la division marocaine s'établit sur la lisière sud des marais de Saint-Gond et tient Oyes et Reuves. L'arrière-garde de cette division (brigade Blondlat) tente de s'établir vers Congy, mais, devant la supériorité numérique des troupes adverses, doit reculer, ne laissant que quelques éléments au nord-est des marais. La 17e division a ses avant-postes à Vert-la-Gravelle et à Morains-le-Petit. La 52e division de réserve occupe Connantre et Corroy.

 Le 11e corps défend la ligne de la Somme, à Normée, Lenharrée, Sommesous. La 60e division de réserve a son gros à Villiers-Herbisse, ses avant-postes vers Mailly. La 9e division de cavalerie, au camp de Mailly, doit assurer la liaison entre la 9e armée et la 4e (Général de Langle de Cary) qui prolonge vers l'est la ligne française.

 La gauche de l'armée Foch fait face à la gauche de la IIe armée allemande (général von Bülow) composée du Xe corps actif, qui tient Corfélix, Baye, Congy et de la Garde, qui tient depuis Toulon jusque vers Ecury.

 La droite de la 9e armée lutte contre la droite de la IIIe (général von Hausen) qui compte le XIIe corps actif et le XIIe de réserve.

JOURNEE DU 6 SEPTEMBRE 1914

 

Opérations de la 5e armée.

 

Conformément aux ordres du généralissime, les troupes, oubliant leur fatigue, reprennent l'offensive dès 6 heures du matin. La lutte est dure et l'avance assez faible, car, sur le front de la 5e armée, les Allemands ont des positions dominantes, et aucun prélèvement n'a encore été fait dans leurs effectifs en faveur d'autres secteurs.

 18e Corps. - La gauche refoule les avant-postes du IIIe corps allemand, et, après avoir livré combat à l'ouest de Villiers-Saint-Georges, bivouaque autour du village d'Augers.

 La droite remonte sur Montceaux et parvient vers 4 heures du soir au sud et à l'ouest de ce village où les Allemands ont installé de puissantes organisations défensives. Après un combat acharné qui dure jusqu'à la nuit, Montceaux est enlevé et conservé malgré un feu de grosse artillerie très violent.

 3e Corps. - La gauche coopère par l'est à l'attaque de Montceaux exécutée par le 18e corps. Pendant ce temps, la droite livre un combat meurtrier à Escardes, enlève ce village ainsi que Courgivaux et y bivouaque le soir, repoussant dans la nuit une contre-attaque allemande.

 ler Corps. - La journée est rude. La 1ère division a pour objectif la route allant de Retourneloup jusqu'au château d'Esternay. Elle livre au cours de l'après-midi un combat opiniâtre dans les rues de Châtillon. La bataille fait rage jusqu'à une heure avancée de la nuit; Châtillon est finalement enlevé, mais il n'est pas possible d'aller plus avant ce jour-là.

 Devant les difficultés rencontrées par la 1ère division, la 2e division reçoit l'ordre de passer par Le Bricot et de remonter à travers bois vers le nord afin de prendre de flanc, par l'est, les défenses du front d'Esternay; mais elle est également arrêtée au débouché des bois par un feu violent d'obusiers. Après des pertes sensibles, elle passe la nuit dans le sud-est de La Noue.

 10e Corps. - Partant du nord-est de Sézanne, sa gauche atteint Les Essarts, s'y bat violemment et poursuit sa progression au delà de la forêt du Gault ; mais, dans l'après-midi, le Xe corps de réserve allemand, débouchant de Montmirail, l'oblige à se retirer dans la forêt.

 La 20e division, formant la droite du 10e corps, marche en liaison avec la 42e division qui constitue la gauche de la 9e armée et elle participe aux combats pour la possession de La Villeneuve-lès-Charleville.

 

6/9/1914

(SUR LE SCHÉMA CI-DESSUS, LES POSITIONS SONT REPRÉSENTÉES EN FIN DE JOURNÉE)

 

Opérations de la 9e armée.

 

Bien qu'en sensible infériorité numérique, la 9e armée, sous l'énergique impulsion du général Foch, ne se borne pas à la défensive passive. Elle essaie de gagner du terrain, mais, après une journée de lutte violente, parvient à grand-peine à conserver ses positions.

 42e DIVISION. - Prend l'offensive avant le jour dans la direction générale du nord-ouest, mais le Xe corps allemand, débouchant de Corfélix et des hauteurs de Saint-Prix, contre-attaque en force et l'oblige à reculer. Le combat est extrêmement violent. La Villeneuve, perdue à 8 heures du matin, est reprise à 9 heures, reperdue vers midi et enfin reconquise la nuit

 9e CORPS - Après s'être organisé défensivement à la lisière sud des marais de Saint-Gond, ce corps doit tenter de déboucher vers Champaubert. La gauche de la division du Maroc reçoit l'ordre de se porter sur Saint-Prix et Baye, et la brigade Blondlat, bien avant le jour, essaye à nouveau d'enlever Congy, déjà attaqué la veille sans succès. Mais le mouvement offensif vers Saint-Prix et Baye est bientôt arrêté, et si la brigade Blondlat arrive à dépasser Courjeonnet, elle est, à partir de cet endroit, prise sous le feu de l'artillerie adverse et ne progresse plus. A 9 heures du matin, elle est "en l'air", les Allemands ayant refoulé à sa droite les éléments de la 17e division qui tenaient Toulon-la-Montagne ; peu après, elle est obligée de rétrograder au sud des marais.

Tous ces faits se déroulent dans la matinée. L'après-midi, la division du Maroc reste sur la défensive et la lutte devient encore plus intense. A la gauche un combat épique s'engage sur la crête appelée " Signal du Poirier ". La crête du Poirier est perdue, mais les tirailleurs parviennent à s'accrocher aux pentes sud, au prix d'efforts inouïs. Sur la droite, Oyes, Reuves et Broussy-le-Petit résistent à toutes les attaques.

 Dans la matinée, la 17e division et la 52e division de réserve s'établissent à la lisière sud-est des marais, en s'appuyant sur le Mont-Août. Pendant ce temps, un régiment de la 17e (le 135e), resté la veille au soir en arrière-garde, livre des combats violents à Toulon-la-Montagne et à Morains-le-Petit, mais est obligé de battre en retraite et, repassant les marais, va se reformer au Mont-Août. Ce recul découvre, comme on l'a vu plus haut, la brigade Blondlat, de la division marocaine, qui lutte au nord des marais. Un autre régiment de la 17e division (le 77e) tente de rétablir la liaison. Après avoir organisé une base défensive à Bannes, il traverse les marais, entre en action à Coizard et marche vers Toulon; mais, après avoir héroïquement combattu, il doit se replier sous le feu de l'artillerie.

 En résumé, dans cette journée du 6, le 9e corps ne peut progresser et doit renoncer à se maintenir au nord des marais, mais il parvient, malgré les violentes attaques qu'il subit, à garder presque intacte sa ligne de résistance au sud des marais.

 11e Corps. - Dès le matin du 6, la pression allemande s'exerce fortement. Le 11, corps, malgré des pertes très élevées, tient jusqu'à 15 heures sous une avalanche le projectiles de gros calibre. Il est à ce moment obligé d'évacuer Normée et Lenharrée. Son recul est d'ailleurs de peu d'étendue, et il s'établit dans les bois avoisinants. Ce même jour, la 18e division arrivant de Lorraine vient renforcer le 11e corps.

JOURNEE DU 7 SEPTEMBRE 1914

Opérations de la 5e armée.

Von Klück (bataille de l'Ourcq), dès qu'il a senti la puissance de l'attaque de flanc lancée par l'armée de Paris, a fait remonter en toute hâte vers le nord deux corps d'armée qui faisaient face aux Anglais. Pour maintenir l'armée britannique, ou tout au moins retarder son avance, von Klück lui oppose toute sa cavalerie qu'il renforce en lui adjoignant des éléments d'infanterie et d'artillerie pris aux IIIe et IXe corps opposés à d'Espérey: Ce dernier va en profiter pour accentuer vigoureusement sa marche vers le nord.

18e CORPS. - Pour masquer le départ d'une partie de ses forces, von Klück se montre très actif pendant la matinée. Aux premières heures du jour, i1 attaque violemment par l'ouest Montceaux, dont la chute a entamé la ligne de hauteurs qui formaient la position allemande.

Le 18e corps, auquel la 69e division de réserve prête son appui, résiste victorieusement dans ce village. Vers midi, les Allemands commencent leur mouvement de repli. Le soir, la gauche de la 5e armée atteint le Grand Morin, tenant La Ferté-Gaucher et poussant ses avant-postes au nord de la rivière.

3e CORPS - L'attaque matinale des Allemands se produit également sur Courgivaux, où le 3e Corps maintient ses positions. Dans la journée, ce corps, en liaison à gauche avec le 18e parvient au Grand Morin et installe ses avant-gardes à 20 heures, à Tréfols, que les Allemands ont évacué précipitamment, y abandonnant armes et bagages.

1er Corps. - Sur le front du 1er corps, il n'y a pas d'attaque allemande, et l'offensive française est reprise à 6 heures du matin. Une brigade de la division de gauche passe à la droite du corps d'armée pour renforcer l'attaque sur Esternay restée en suspens la veille. Après un vif combat de flanc à La Noue, le front d'Esternay est enlevé vers 10 heures du matin. A partir de ce moment, le 1er corps commence la poursuite; il passe le Grand Morin à midi, traverse Champguyon incendié par les Allemands, et ses avant-gardes arrivent à 17 heures aux environs de Montmirail; sa gauche est près de Rieux, sa droite à Perthuis. Le plateau de Sézanne se trouve ainsi complètement dégagé à l'ouest, ce qui rendra moins dangereuses les attaques terribles que les Allemands prononcent sur le nord et l'est de ce plateau, dont la perte signifierait la rupture de la liaison entre les armées Foch et d'Espérey.

10e CORPS. - La gauche traverse de nouveau la forêt du Gault fait plusieurs centaines de prisonniers appartenant au Xe corps de réserve, et reprend définitivement les positions qu'elle avait un instant occupées la veille, au nord de la forêt. Pendant que ces faits se le déroulent à sa division de gauche, le 10e corps exerce son plus gros effort vers sa droite, afin de venir en aide à la 42e division de l'armée Foch. La lutte est très dure, et la 20e division, malgré un combat de toute la journée, est arrêtée au nord de Charleville.

7/9/1914

(SUR LE SCHÉMA CI-DESSUS, LES POSITIONS SONT REPRÉSENTÉES EN FIN DE JOURNÉE)

Opérations de la 9e armée.

Les prélèvements de troupes allemandes consécutifs à l'attaque de l'Ourcq s'arrêtent à la 5e armée incluse. Sur le front de la 9e, les forces sont restées intactes: l'armée allemande, gravement menacée sur son aile droite, veut en effet riposter en essayant de percer le centre français. Mais l'acharnement de l'attaque ne démonte pas le général Foch; persuadé que les affaires allemandes doivent être compromises par ailleurs, il anime les troupes de son esprit indomptable.

42e DIVISION. - Au début de cette journée, les Allemands attaquent avec la plus grande violence. La 42e division est obligée de reculer sur tout le front elle abandonne de nouveau La Villeneuve à sa gauche, et évacue Soizy sur sa droite.

La lutte se poursuit sans arrêt. Cependant, vers midi, l'artillerie française faisant des ravages dans les colonnes d'infanterie qui débouchent de Saint-Prix, une accalmie se produit.

A 15 heures, après une préparation d'artillerie, la 42e division prononce une vigoureuse offensive : La Villeneuve est emportée encore une fois. Mais les Allemands reprennent l'avantage : ils enlèvent le village, et les bois au sud de Soizy tombent également en leur pouvoir. Au château de Montgivroux se déroule un combat terrible auquel la nuit seule apporte une trêve.

On voit toute l'opportunité du concours qu'apporte la droite de l'armée d'Espérey en libérant le flanc gauche de la 42e division. Leurs efforts conjugués arrêtent à grand'peine la poussée des troupes allemandes. Une liaison moins intime eût eu pour conséquence la percée du front français au point le plus dangereux.

9e CORPS. - Durant toute la journée; la division du Maroc oppose une résistance farouche aux attaques allemandes. Elle garde, au bord des marais, ses positions essentielles de Oyes, Reuves et Broussy-le-Petit contre lesquelles l'ennemi s'est acharné sans répit.

Le soir, une partie de ses troupes, en liaison avec la 42e division, combattent au château de Montgivroux.

L'effort allemand se portant surtout à l'ouest des marais, il se produit devant le front de la 17e division une sorte de détente qui permet dans la matinée de relever de Bannes le 77e régiment d'infanterie et de l'envoyer à la disposition de la division du Maroc.

La 17e division, pour accentuer son aide, tente une diversion au nord des marais. Vers 16 heures, un bataillon du 90e de ligne part de Bannes, traverse les marais, enlève Aulnizeux à la baïonnette, mais ne peut s'y maintenir et rétrograde dans la nuit.

11e CORPS. - A l'ordre de passer à l'offensive pour reprendre les positions perdues la veille. Mais les Allemands attaquent avec une telle force qu'il lui est impossible d'aller de l'avant. Des combats acharnés se déroulent entre la Somme et la ligne de chemin de fer et, bien que déjà très éprouvé par ses pertes du 6, le 11e Corps résiste à l'artillerie lourde allemande. Au prix d'efforts considérable, il parvient à ne pas céder de nouveau du terrain.

JOURNEE DU 8 SEPTEMBRE 1914

Opérations de la 5e armée.

L'aile gauche de l'armée d'Espérey continue la poursuite et gagne un terrain appréciable. A son aile droite, le 10e corps appuie solidement la 42e division de l'armée Foch, toujours très attaquée. Cette collaboration intime des chefs d'armées, qu'on a pu observer tout le long de la ligne de bataille, a été un des facteurs importants du succès final. Napoléon a souvent déploré les rivalités et jalousies de ses armées; aux journées de la Marne, au contraire, un enthousiasme sacré fait une seule âme à toute l'armée française.

CORPS DE CAVALERIE - A l'extrême gauche, la 4e division de cavalerie, en liaison avec les Anglais, a un très violent engagement à Bellot, d'où elle rejette les chasseurs à cheval de la Garde.

18e CORPS. - Marche droit sur le Petit Morin, et passe la rivière à La Celle. Il livre sur le plateau de la rive droite un vif combat, et en rejette l'ennemi. Marchais est enlevé en fin de journée.

3e CORPS. - Se met en mouvement à 3 heures du matin dans la direction générale de Montmirail. Les têtes de colonne arrivent à 7 heures près du village de Rieux, où elles sont arrêtées par le tir de la grosse artillerie allemande.

ler CORPS. - Continue son offensive dans la direction de Vauchamps. L'attaque commence à 10 heures du matin. La gauche de la 1re division parvient au Petit Morin assez facilement, mais sa droite est momentanément arrêtée. A 14 heures, la division est maîtresse de Courbetaux; toutefois, devant le feu des mitrailleuses allemandes, elle ne parvient à faire aucun progrès sur les pentes nord de la rivière. Du côté de la 2e division, la lutte est très vive au village et au château des Bergères.

En somme, cette journée, très dure pour le 11e corps, ne lui assure qu'une progression très faible : en face de lui, est en effet entré en ligne comme renfort, le VIIe corps allemand qui s'intercale entre le IXe actif et le Xe de réserve.

10e CORPS. - La gauche du corps a l'ordre de poursuivre son offensive. A midi, elle est arrivée à Soigny, et elle essaie de prendre de flanc les défenses allemandes que le ler Corps doit attaquer de front. Mais ainsi qu'on l'a vu plus haut, le ler Corps n'a pu progresser, et la liaison ne peut s'établir sur ce point.

La division de droite a pour mission de soulager la 42e division de l'armée Foch en attaquant, par le travers, le Xe corps actif. Malgré un feu violent de l'artillerie allemande, elle débouche au nord de Charleville et progresse sur le plateau, poussant dans la nuit ses avant-postes jusqu'à Le Thoult.

8/9/1914

(SUR LE SCHÉMA CI-DESSUS, LES POSITIONS SONT REPRÉSENTÉES EN FIN DE JOURNÉE)

Opérations de la 9e armée.

Les Allemands s'inquiètent de la tournure des événements à l'armée von Kluck. Celle-ci commence à être fortement pressée entre l'armée de Paris, l'armée britannique et l'armée d'Espérey. En retraitant, elle découvre de plus en plus l'armée von Bülow qui est à sa gauche. Les IIe et IIIe armées reçoivent donc l'ordre d'en finir avec la résistance de Foch. Les Allemands espèrent en défonçant le front français en son centre, pouvoir tourner : à l'ouest, l'armée d'Espérey; à l'est, l'armée de Langle de Cary, et rétablir une situation qui devient très critique. Si leurs attaques échouent, la retraite générale s'imposera.

42e DIVISION. - Cette héroïque division voit son action facilitée par l'attaque de flanc qu'exerce contre le Xe corps allemand, le 10e corps de l'armée d'Espérey. Elle passe à l'offensive et reprend tout le terrain perdu la veille, réoccupe La Villeneuve, les bois au sud de Soizy et emporte Soizy à la baïonnette. Sa gauche s'avance jusque près de Corfélix; son centre tient tête aux forces considérables massées vers Saint-Prix, et sa droite se cramponne, en liaison avec la division du Maroc, au Signal du Poirier.

9e CORPS. - De grand matin, la division du Maroc, ayant le 77e régiment en soutien, prend une vigoureuse offensive vers Saint-Prix et réalise rapidement des progrès importants. Elle atteint de nouveau le Signal du Poirier, s'en empare, s'y bat avec rage. Mais l'artillerie allemande rend la position intenable. A ce moment, le 77e, qui vient de recevoir l'ordre de retourner à la disposition du commandant de corps, se retire vers le sud. La gauche de la division du Maroc suit le mouvement et rétrograde vers les bois au sud de Soizy. D'un autre côté, la brigade Blondlat, à 18 heures, succombe sous le poids : elle évacue Oyes et Reuves, et se replie sur Allemant. L'ennemi suit de près et s'avance vers Mondement.

La droite du 9e corps subit le contre-coup du mouvement de retraite imposé, au 11e corps sur la ligne de la Somme. Un de ses régiments, le 90e de ligne, complètement découvert, résiste héroïquement, puis, après avoir subi de grosses pertes, se replie, en combattant, jusqu'au Mont-Août.

A la droite de la 17e division et en liaison avec elle se trouve la 52e division qui, sous la poussée allemande, a dû se replier de l'est des marais où, le matin, elle a eu à soutenir de violents combats et a subi des pertes importantes.

11e CORPS. - Au 11e Corps, le recul est encore plus sensible qu'au 9e. Il fait encore nuit noire lorsque les Allemands attaquent brusquement et violemment. Les avant-postes des haltes de Normée et de Lenharrée se replient. Le 11e Corps évacue les bois qu'il occupait, recule dans la direction de FèreChampenoise et Connantray, suivi de près par les Allemands. Il abandonne ces deux localités, fait tête un instant sur le plateau d'Oeuvy, où il inflige de sérieuses pertes aux assaillants, et va s'établir, sur la Maurienne, à Corroy, Gourgançon, Semoine. Sa gauche se relie au 9e corps du côté de Connantre. Les combats ont été extrêmement pénibles et les pertes très élevées.

La 60e division de réserve, sur la droite du 11e corps, est également fort éprouvée. L'attaque allemande, déclenchée à 3 heures du matin, l'oblige à se replier de Sommesous sur Mailly où ses régiments se reforment.

Refoulé à sa gauche, presque défoncé à sa droite, Foch eût pu légitimement considérer la partie comme perdue. Mais sa confiance reste inébranlable : il a perçu toute l'importance de la menace que constitue l'avance de l'armée d'Espérey et ce qu'il y a de désespéré dans les attaques allemandes. Il proclame la situation "excellente" et ordonne de reprendre l'offensive.

Dans l'après-midi, il rallie ses troupes décimées et les lance de nouveau à l'attaque. Une légère avance est obtenue, mais Fère-Champenoise ne peut être dégagée.

JOURNEE DU 9 SEPTEMBRE 1914

Opérations de la 5e armée.

Dans la journée du 9, l'armée von Klück repasse la Marne, ayant ainsi reculé d'une quarantaine de kilomètres. Sa retraite découvre complètement l'armée von Bülow qui rompt à son tour devant la gauche de Franchet d'Espérey, livrant toutefois de furieux combats d'arrière-garde. La droite de d'Espérey concentre ses efforts sur le flanc des forces allemandes qui s'acharnent sur la gauche de Foch.

CORPS DE CAVALERIE. - Passe la Marne à Nogent-l'Artaud.

18e CORPS. - Sur la demande du maréchal French, le l8e corps seconde l'attaque anglaise. Sa gauche s'avance par Essises, Chézy et occupe les rives de la Marne jusqu'à Essômes. La droite reste dans la région de Viffort.

3e CORPS. - Se Met en marche dans la nuit, avant 3 heures. A 9 heures 1/2 du matin, il entre dans Montmirail évacué par les Allemands et s'avance dans la région de Montigny et de Le Breuil.

ler CORPS. - Devant le front qu'il occupe, les troupes allemandes ont abandonné pendant la nuit leurs positions du Petit Morin. Le 1er corps a l'ordre de passer la rivière et de progresser au delà de Vauchamps, dans la direction de Le Breuil. Une division du 10e corps (la 19e) est mise à sa disposition.

A la gauche du corps d'armée, la 1re division laisse Vauchamps sur sa droite et parvient à 18 heures devant les positions allemandes de Margny, qu'elle enlève d'assaut. Elle bivouaque sur place.

A la réception des nouvelles qui lui parviennent sur la violence des attaques allemandes contre le 10e corps qui vient d'être détaché à l'armée Foch, d'Espérey donne l'ordre au centre et à la droite du ler corps de modifier la direction première de leur attaque et de s'infléchir vers Fromentières afin de prendre de flanc et à revers les lignes allemandes puissamment établies à Bannay et à Raye.

La 19e division, partie de ses bivouacs pendant la nuit, remonte rapidement vers le nord, livre un combat furieux près de Boissy, passe le Petit Morin, et s'établit ensuite à Fromentières, Une brigade du ler corps se trouve à La Chapelle.

9/9/1914

(SUR LE SCHÉMA, LES POSITIONS SONT REPRÉSENTÉES EN FIN DE JOURNÉE)

Opérations de la 9e armée.

Cette journée voit les dernières et les plus violentes attaques de von Bülow et von Hausen. Avant de faire suivre au centre et à la gauche de leur ligne le mouvement de recul auquel la droite a été contrainte par d'Espérey, ils essayent encore une fois d'enfoncer la 9e Armée. Ils sont bien près de réussir, mais l'appui de la 5e Armée et une belle manoeuvre de Foch rétablissent la situation : les deux généraux allemands, abandonnant tout espoir, donnent l'ordre de la retraite générale.

10e CORPS, - Est détaché de la 5e Armée et mis à la disposition de la 9e. Soumis à un feu extrêmement violent des batteries établies vers Bannay, il fait des pertes sensibles, mais l'action du 1er Corps sur le flanc allemand lui permet de progresser et de s'emparer de Corfélix à la tombée du jour. Il passe le Petit Morin à Le Thoult.

51e DIVISION. - Cette division, empruntée également à l'armée d'Espérey, a relevé la 42e dans la matinée. Réunie à Soizy, elle a l'ordre d'enlever Saint-Prix. Sa marche est facilitée par les opérations des 10e et 1er Corps sur sa gauche. Les têtes de colonne arrivent à Saint-Prix à 23 heures, le gros de la division bivouaque au sud de ce village.

9e CORPS. - Le matin, les Allemands s'emparent de Montgivroux et de Mondement, prenant pied sur le dernier et étroit plateau qui domine la plaine où opère le centre de Foch. Une progression nouvelle de 3 kilomètres leur permettrait de tomber dans le dos des Français. Mais le général Humbert empêche toute avance et, à la tombée du jour, les rejette vers les marais.

Contre l'aile droite française, les Allemands lancent à 5 heures du matin une attaque puissante, Le 9e corps perd le Mont-Août où il se cramponnait depuis cinq jours ; il abandonne Connantre, se replie vers Linthes et Saint-Loup et s'accroche aux pentes des hauteurs d'Allemant. La 52e division de réserve se rabat entre Connantre et Pleurs.

11e CORPS. - Est rejeté des hauteurs d'Oeuvy à 8 heures du matin, après un combat à la baïonnette, et est obligé de se replier sur la ligne Corroy-Salon, se reliant à Villiers-Herbisse à la 60e division qui a rompu de Mailly jusqu'à ce village.

42e Division. - Fort éprouvée après quatre jours de combats meurtriers, elle est relevée à l'aube par la 51e division de réserve de l'armée d'Espérey. Pendant que s'exécute ce mouvement à la gauche de Foch, les Allemands lancent la terrible attaque signalée plus haut contre le centre et la droite, qui sont enfoncés. La situation devient critique : il faut à toute force empêcher les Allemands de pousser plus avant dans la plaine et de prendre à revers les défenseurs du plateau de Mondement.

Foch donne l'ordre à la 42e division de se concentrer de toute urgence entre Linthes et Pleurs, au point du front où la liaison des armées von Bülow et von Hausen paraît assez précaire et où, par suite, une action subite pourra avoir le plus d'effet. Mais il faut toute la vaillance de la division de Verdun et l'énergie de son chef, le général Grossetti, pour mener à bien cette longue marche de flanc. Cependant, midi, 15 heures passent sans que les unités de la 42e soient regroupées : pour les 9e et 11e corps, durement pressés, ce sont des heures de mortelle angoisse. Enfin, vers 16 heures, la 42e entre en ligne et la situation change subitement, von Bülow et von Hausen n'ayant plus rien qui puisse contrebalancer son effort. La partie est définitivement perdue et ils commencent, dès ce moment, à prendre leurs dispositions de retraite.

Foch galvanise ses troupes pour un dernier assaut et reconstitue sa ligne de part et d'autre de la 42e division. Le 9e corps s'oriente dans la direction de Morains. la 42e division marche de Linthes sur Connantre. Tout est prêt pour l'ultime effort, mais la nuit tombe venant en remettre l'exécution au lendemain.

JOURNEE DU 10 SEPTEMBRE 1914

Opérations de la 5e armée.

C'est une journée de poursuite et de combats d'arrière-garde.

Le l8e corps passe la Marne à Château-Thierry et continue sa marche vers le nord. Sur sa droite, les 53e et 69e divisions de réserve, trouvant le pont de Mézy détruit, effectuent le passage de la rivière à l'aide de ponts de bateaux. Ces deux divisions prennent position sur la rive nord.

Le 3e corps passe la rivière entre Jaulgonne et Passy. Au pont de Jaulgonne, que les Allemands tiennent sous le feu de pièces d'artillerie et de mitrailleuses établies sur les hauteurs de Le Charmel, la cavalerie et les avant-gardes du 3e corps rencontrent de sérieuses difficultés. La rive gauche de la Marne par laquelle arrivent les troupes françaises est en effet en terrain plat et découvert, tandis que la rive opposée occupée par l'ennemi forme une pente abrupte. Malgré tout, les Allemands sont délogés de leurs positions, et le soir, après avoir détruit le château de Le Charmel, ils cèdent les hauteurs de Jaulgonne au 3e corps.

Le 1er Corps passe la Marne sur le pont suspendu de Dormans et à Verneuil.

10/9/1914

(SUR LE SCHÉMA, LES POSITIONS SONT REPRÉSENTÉES EN FIN DE JOURNÉE)

Opérations de la 9e armée.

Dans l'après-midi du 9 et dans la nuit du 9 au 10, les Allemands ont commencé leur retraite De fortes arrière-gardes lutteront sur quelques positions avantageuses afin d'éviter que cette retraite ne se transforme en déroute. La traversée des marais, par les quatre étroites chaussées utilisables, était particulièrement délicate : les Allemands la firent dans la nuit, sans pertes importantes.

10e CORPS. - Est toujours à la disposition de la 9e armée. Flanqué à droite par la 51e division de réserve, il débouche de Soizy, Baye et Champaubert, fonce droit vers l'est, balaie sur une largeur de près de 10 kilomètres tout le nord des marais de Saint-Gond et s'établit à la nuit dans la région de Soulières, étendant la 51e division jusqu'au delà de Coligny.

9e CORPS. - Tout est prêt dès le 9 au soir pour la marche en avant.

Le 9e corps, la division du Maroc à sa gauche, s'avance vers Morains où ses premiers éléments entrent à 5 heures du matin. Mais, la résistance allemande devenant plus opiniâtre, il est dans l'impossibilité d'enlever Pierre-Morains. Il bivouaque le soir à l'ouest de ce dernier village, dans les positions qu'il a atteintes dès 13 heures.

La 52e division de réserve, malgré un combat acharné qui se poursuit jusqu'à la nuit, est arrêtée devant Ecury.

42e DIVISION. - Dépasse Connantre et Fère-Champenoise, que les Allemands ont abandonnés précipitamment et poursuit son mouvement vers la ligne Normée, Lenharrée, qu'elle atteint avant midi. L'ennemi tient en force ces deux villages. Durant le reste de la journée, la gauche de la division ne peut enlever Normée et sa droite est arrêtée devant Lenharrée.

11e CORPS. - Remontant par Gourgançon, Connantray, il refoule les arrière-gardes allemandes jusqu'à Vassimont, Haussimont, où il livre combat sans pouvoir déboucher.

La 60e division de réserve qui, dans la nuit, s'est échelonnée le long de la voie ferrée de Villiers-Herbisse à Mailly, part dans l'après-midi dans la direction de Sommesous avec ordre de prendre l'offensive sur ce village. Mais cette attaque ne se produit pas en raison de l'heure tardive. La division maintient ses avant-postes tout près de Sommesous, son gros est à Mailly.

JOURNEES DU 11 AU 13 SEPTEMBRE 1914

Sur le front de la 5e armée, la poursuite continue. Devant la 9e armée les Allemands abandonnent, dans la nuit du 10 au 11, les points qu'ils défendaient si âprement la veille sur la ligne de la Somme et à l'est des marais : le 11, la poursuite commence, par une pluie torrentielle qui nuit à sa rapidité.

Le 9, Franchet d'Espérey avait déjà lancé son bel ordre du jour :

" Soldats! sur les mémorables champs de bataille de Montmirail, de Vauchamps et de Champaubert, qui, il y a un siècle, furent témoins des victoires de nos ancêtres sur les Prussiens de Blücher, notre vigoureuse offensive a triomphé de la résistance des Allemands.

" Poursuivi sur ses flancs, son centre rompu, l'ennemi bat en retraite vers l'est et le nord, par marches forcées. Les corps d'armée les plus redoutables de la vieille Prusse, les contingents de Westphalie, du Hanovre et du Brandebourg se sont repliés en hâte devant vous.

" Ce premier succès n'est qu'un prélude. L'ennemi est ébranlé, niais il n'est pas abattu d'une façon définitive. Vous aurez encore à supporter de dures fatigues, à faire de longues marches, à combattre de rudes batailles. Que l'image de votre patrie souillée par les barbares reste toujours devant vos yeux ! Jamais il n'a été plus nécessaire de tout lui sacrifier ... "

13/9/1914

De son côté, Joffre peut télégraphier au ministre de la Guerre

" Notre victoire s'affirme de plus en plus complète. Partout, l'ennemi est en retraite. Partout, les Allemands abandonnent des prisonniers, des blessés, du matériel. Après les efforts héroïques dépensés par nos troupes, pendant cette lutte formidable qui a duré du 5 au 12 septembre, toutes nos armées, surexcitées par le succès, exécutent une poursuite sans exemple par son extension.

" A notre gauche, nous avons franchi l'Aisne, en aval de Soissons, gagnant ainsi plus de 100 kilomètres en six jours de lutte. Nos armées, au centre, sont déjà au nord de la Marne. Nos armées de la Lorraine et des Vosges arrivent à la frontière ... Le Gouvernement de la République peut être fier de l'armé qu'il a préparée. "

Quant au communiqué allemand, il décrit curieusement la bataille gigantesque qui vient de se livrer :

" Les troupes qui, dans leur poursuite, avaient pénétré au delà de la Marne et à l'est de Paris ont été attaquées par des forces supérieures entre Meaux et Montmirail. Pendant deux jours de durs combats, elles ont maintenu l'adversaire et même fait des progrès. De nouvelles fortes colonnes ennemies ayant été signalées, leur aile droite fut retirée. "

Le 13, les Allemands ont atteint leurs lignes de résistance (schéma). D'autres combats non moins meurtriers vont se livrer dans des circonstances nouvelles : la guerre de position succède à la guerre de mouvement.

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